3 - le journal

Que recherchait christian Ranucci dans la presse locale aux lendemains de l’accident :

s’il y avait des indices contre lui ?

Le lendemain de l’accident du carrefour de la Pomme, christian Ranucci achète le journal. Le surlendemain aussi. Alors que ce n’est pas son habitude.

Ça ne semble bizarre, non ?

Dans sa cellule, christian Ranucci lisait :

-      le Figaro

         -      Paris Match

         -      Nautisme

         -      Automobile

         -      Sciences & Vie

         -     « le promeneur solitaire » de JJ Rousseau 

 Il n’était pas analphabète et rien d’étonnant à ce qu’il achète le journal.

Normal qu’il bouquinait en tôle : il n’avait que ça à faire.

Ce que cherche Ranucci, en achetant "Nice-Matin", c'est bien une information concernant l'enlèvement d'une fillette à Marseille le 3 juin. Cette info paraîtra dans tous les quotidiens de France et de Navarre dès le 4 juin, et même dès le 3 juin pour les journaux paraissant le soir.

Il est surtout possible qu’il cherche une information sur un délit de fuite. Un récit éventuellement assorti de la demande d'appel à témoin et de signalement.

Rien ne lui garantissait que sa planque dans la champignonnière lui ait fait échapper à des témoins et à un relevé d’immatriculation.

Erreur : impossible de lire dans "Nice-Matin" un compte-rendu d'un accident de la route bénin, sans blessures corporelles, qui s'est produit à 200 km de là. En revanche, cet accident pourra figurer dans les journaux de Marseille tels que  La Marseillaise ou La Provence.

Puisque selon vos dires, il n’achetait jamais les journaux, comment peut-il savoir dans lequel est l’information qu'il cherche.

Erreur effectivement, mais dans son achat.

Alors pourquoi choisit-il « Nice matin » ?

Quand on habite paris, on lit « le Parisien ». Et quand on habite chez sa maman à Nice on achète le canard éponyme.

Si encore l'achat de ce journal n’était que la seule « bizarrerie ». Le 5 juin encore, il a un accident de voiture bénin avec son collègue de travail jean-marc Ivars. Grosse crise de nerfs et impossibilité de remplir le constat amiable.

Cet accident devait rappeler quelques souvenirs horribles à Ranucci.

2 accidents de voiture à 2 jours d’intervalle, et on a l’impression d’avoir la poisse. Ses réactions au procès ont d’ailleurs montré que son caractère incisif en certaines circonstances était autant de sa nature que de son âge.

Un peu de tôle froissé, ça ne suffit tout de même pas pour se mettre dans tous ses états.

C’est bien mal connaître christian Ranucci. Maître Leforsonney, son avocat a pu s’entretenir de discussions amicales avec lui. Son sujet favori était l’automobile. Car il avait une passion sincère pour les belles carrosseries.

D’ailleurs, se voyant acquitté à l’issue du procès, il s’imaginait quitter le tribunal dans une Mercédès blanche.  Donc sa voiture abimée, pour lui c'était un drame.

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