EN BREF
l'affaire Ranucci après l'affaire
avec les années, les langues ont finit par se délier
un témoin, un policier, un psy,
et même un aide-bourreau
des révélations déroutantes
qui montrent l'affaire
sous un jour inédit
l'accident
le 3 juin 1974, christian Ranucci
provoque un accident de voiture
l'autre conducteur prétend aujourd'hui
qu'il y avait un enfant sur le siège avant
le choc aurait projeté l'enfant
du siège avant vers la banquette arrière
une affirmation insensée
impossible qu'un passager puisse être projeté à l'arrière :
le choc était latéral !
la trajectoire
un couple prend en chasse christian Ranucci
ils le retrouvent1 km plus loin
ils l'aperçoivent penché vers l'arrière de son véhicule
la passagère affirmera le voir extraire un enfant
par une portière arrière ... qui n'existe pas
christian Ranucci est seulement accroupis
il redresse la tôle qui frotte contre la roue arrière
on connait "la balle magique" de la commission Warren
cette balle de fusil est sensée transpercer 2 fois le président Kennedy
avant de traverser 3 fois le gouverneur Connally
dans l'affaire Ranucci, Il y a la "petite fille magique"
elle est catapultée vers l'arrière par un choc latéral
et on la ressort 1 km plus loin par une portière imaginaire !
l'interrogatoire
Le cadavre d'une fillette est découvert non loin du lieu de l'accident.
A l'hôtel de police de Marseille, christian Ranucci est victime d'un malheureux quiproquo. Il croit qu'un enfant à été tué dans la collusion avec la voiture qui l'a percuté.
Pris dans l'engrenage de la garde à vue,
christian Ranucci finit par signer des aveux d'assassinat
en croyant au départ à une mort d'enfant
dans son accident au carrefour
le coup de fil
Les policiers durant l'interrogatoire pensent connaître le mode d'action criminel.
Le tueur a agit avec les pierres retrouvées sur place.
Mais un coup de fil de au légiste leur apprend qu'il s'est aussi servi d'un couteau.
Sans cet appel téléphonique, chrisitan Ranucci signait des aveux caducs, où la déposition aurait omis l'usage du couteau.
Ce sont finalement les pierres qui sont oubliées dans le procès-verbal. Ceci rend tout aussi récusable le PV.
le dessin
A la fin de la garde à vue on fait dessiner à christian Ranucci un plan du lieu d'enlèvement.
Un policier présent à l'interrogatoire affirme en 1999 que christian Ranucc
i s'était garé à côté. Dans la rue d'Albe.
Cafouillage ?
Le policier réitère ses propos face caméra avec un luxe de détails.
Le plan est donc faux :
la voiture y est dessinée en cour de la cité Saint-Agnès.
les aveux
Le procès-verbal d’aveux commence dès les 1ères lignes par une erreur.
La date de naissance de christian Ranucci est fausse.
L’actualité du jour crée la confusion : les 30 ans du débarquement en Normandie.
L’inculpé a-t-il pu relire ses aveux avant de les signer ? Il aurait vu l'erreur sur sa date de naissance. Signer sans relecture est une atteinte aux droits de l'inculpé.
la reconstitution
Christian Ranucci est amené sur les lieux.
Il indique l'emplacement où iI avait laissé son couteau. C'est à l'entrée d'une champignonnière.
L'enquête considère que ce couteau a été caché sous la tourbe.
Pourtant, l'emplacement ne comporte aucune trace d'enfoncement. De plus l'endroit a continué à servir de dépôt d'ordure pendant 3 jours.
Le couteau n'a donc pas été enfoui. Il avait en revanche largement le temps d'être recouvert de terre durant ces 3 jours.
le couteau
Le couteau retrouvé près de la champignonnière est examiné.
Le rapport officiel décrit une lame "souillée de taches de coloration brun clair présentant l'aspect habituel des taches de sang".
Ce couteau a servi à couper des branches d'ormeau. Il est par conséquent impossible que du sang frais ait pu rester sur la lame.
Les taches brunes sur la lame du couteau sont logiquement de la sève. Elle prend cette teinte sombre en s'altérant. Mais également si des impuretés telle que de la terre viennent s'y coller.
la date
Le procès-verbal de découverte du couteau est daté de la veille.
Ce pourrait-il qu'il s'agisse d'une manipulation ?
C'est un simple cafouillage d'écriture dû à un week-end "à rallonge".
Mais la justice n'a jamais voulu reconnaître ce détail qui exonérait pourtant les policiers !
la destruction
Les tâches brunâtres sur le couteau, c'était quoi ?
Ne comptons pas sur l’ADN ou autre progrès de la science pour résoudre ce mystère.
La pièce à conviction aurait été détruite ... par l'armée !
La découverte de l'autre couteau, l'opinel, parmi les scellés encore existants fait largement douter de cette explication.
On aurait détruit le couteau supposé du crime.
Mais on a conservé un autre qui est sans intérêt pour l'enquête.
Etrange inversion !
le pantalon
Le pantalon que portait christian Ranucci le jour de son accident est retrouvé avec une tache de sang.
Est-ce celui de la victime ?
Christian Ranucci est d’un groupe sanguin rare : A- (seulement 7% de la population).
On a 5 chances sur 6 de savoir si le sang sur le pantalon est celui de la victime ou celui de son propriétaire.
Mais le laboratoire omet de prendre en compte le rhésus pour cette information capitale.
les psychiatres
Le 7 juin, après sa 1ère nuit en prison, christian Ranucci est confronté aux psychiatres.
Ils vérifient l'authenticité de ses aveux en cherchant le détail "inédit". L'incarcéré avoue avoir offert un bonbon à la petite. Ce que la fouille du véhicule semble démentir.
Les propos de christian Ranucci devant les psychiatres sont du "copié-collé" des aveux, comme une leçon récitée.
Pour autant les experts se refusent de conclure à la fiabilité douteuse de tels aveux.
le copain d'armée
En juillet 1974, un copain d'armée de christian Ranucci est convoqué à l'hôtel de Police de Marseille.
Etrangement, sa déposition disparait du dossier d'instruction.
L'ami interrogé à l'hôtel de police est le seul vrai copain d'armée de christian Ranucci.
Le fait qu'il en parle en bien expliquerait qu'il disparaisse du dossier.
l'instruction
3 témoins à charges : 3 "lettrés"
un chef d’entreprise, son épouse et un maître d’internat
3 témoins à décharge : 3 "manuels"
un garagiste, un concierge et une femme au foyer
Les 3 lettrés sont convoqués dans le bureau de la juge d’instruction.
Le compte-rendu des auditions est dans un langage des plus châtié.
On se contente d'une déposition en commissariat pour les 3 manuels.
Les aveux de christian Ranucci s'ouvrent par une formulation littéraire plutôt incongrue. "Je préfère libérer ma conscience et vous dire tout ce que je sais sur cette affaire".
L'audition en instruction des 3 personnes "du peuple" aurait permis de mesurer de quelle manière les propos peuvent être "arrangés".
le procès
Christian Ranucci n'a pas droit aux circonstances atténuantes.
Ceci aurait pu lui éviter la peine de mort.
Sa véritable erreur est d'avoir effectué son service militaire comme tout bon citoyen.
Le psychologue explique 30 ans plus tard que si l'accusé s'était fait réformer, il aurait pu le déclarer irresponsable de ses actes !
le verdict
" On a vu défiler les témoins, s'accumuler les faits, mais aucun ne permet d'emporter de manière définitive une conviction."
Le commentaire est relayé par le chroniqueur judiciaire vedette de l'époque : paul Lefèvre.
Il est diffusé sur la 1ère radio nationale en 1976 : Europe 1.
Mais cela n'ébranle guère l'opinion publique.
Et nullement la conviction des jurés. Ils déclarent christian Ranucci coupable à l'unanimité.
Au moyen-âge, l'addition de 2 soupçons pouvait constituer une preuve.
Seul paul Lefèvre dénonce cette pratique d'un autre temps.
la grâce
40 ans après les faits, celui qui a refusé sa grâce présidentielle semble inébranlable sans ses convictions.
« …pour christan Ranucci, (…) je n’ai pas eu de doute. (…) La gendarmerie avait retrouvé, sur les indications du coupable, l’arme du crime tachée du sang de la victime. »
( interview de mai 2014)
En 1974, on pouvait effectivement croire à du sang sur le couteau. Aujourd'hui la contre-expertise est certes impossible. Mais le rapport du laboratoire n'est plus crédible.
l'exécution
Tout semble perdu pour christian Ranucci. Le 27 juillet 1976, la guillotine prend la route de Marseille.
Mais le véhicule qui la transporte tombe en panne sur l'autoroute.
La sentence risque d'être ajournée. Voir même annulée. La peine pourrait alors être commuée.
Mais le 28 juillet 1976, alors que chrisitan Ranucci dort encore, la guillotine l'attend dans la cour de la prison des Baumettes. A 4h13 le bourreau met en application l'article 304 du code pénal.
304, comme la Peugeot que conduisit christian Ranucci jusqu'au carrefour qui lui fut fatal.
Commentaires
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- 1. guillotin Le 22/02/2024
Bonjour ,
Hanté par cette affaire depuis la sortie du film : le pull- over rouge , mon souhait serait de se retrouver sur les lieux de l'affaire avec des pros ou anti Ranucci pour partager des moments de convictions personnelles. Pourquoi pas ! rg.
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