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l'imperméable vert

qui était l'homme à l'mperméable ?

 

L imper 2A la fin de l’année 1973, une fillette est importunée par un inconnu à Nice. Christian Ranucci habite la ville avec sa mère, mais seulement le temps de ses permissions d’appelé.

En 1974, et même bien après, ce fait divers est malhonnêtement exploité à charge contre lui.

 

 

L imper 3les prémices 

 

Avant l’affaire du pull-over rouge, il y eu celle de l’imperméable vert.

A Nice, vers la fin de l’année 1973, Sandra Spinek, 10 ans, rentre chez elle avec une de ses copine.

Elle est suivie par un mystérieux individu vêtu d’un imperméable vert. La mère s’interpose alors que l'homme poursuit sa fille jusque dans la cage d'escalier de l’immeuble.

L’année suivante, christian Ranucci est arrêté. Convoquées pour une confrontation, ni la maman, ni la fillette ne le reconnaissent comme étant le satyre.

Que dit le prévenu pour sa défense ?

 

 

L imper 4l’imper bleu

 

« J’ai un imperméable bleu. » L’affirmation de christian Ranucci est facilement vérifiable.

Celle qui suit également :

« … mais un imperméable vert, je n’en ai pas. »

 

Je n’en ai plus ! … se permet de corriger gérard Bouladou.

Cet ancien commandant de police judiciaire se passionne pour l’affaire dans les années 1980. Il a quelques arguments pour affirmer que christian Ranucci serait un menteur. Et il estime que de par son mensonge, le suspect signe là sa culpabilité.

 

 

 

L imper 5le paquetage

 

Pourquoi en 1974 christian Ranucci n’aurait-il plus son imperméable vert :

Passé de mode ? Usé, taché ou déchiré ?

« Rendu » selon gérard Bouladou. Restitué à l’état français pour être précis. Car cet imper de couleur verte, l’appelé Ranucci l’avait dans son paquetage. C’est un des attributs de la tenue de sortie. Totalement compatible avec les imperméables que l’on peut trouver dans n’importe quelle boutique.

 Alors pourquoi christian Ranucci se priverait-il de se balader avec cet imper dans les rues de Nice durant ses permissions ?

 

 

 

L imper 6le spécialiste

 

Gérad Bouladou est du genre « moi on me la fait pas ». Qu’est-ce qui l’autorise à être aussi catégorique ?

C’est qu’il est un ancien militaire.

Non seulement, il était dans l’armée de terre, mais en plus, il a servi en Allemagne. Comme christan Ranucci.

Militaire en Allemagne, et dans un régime de chasseurs ! Chritian Ranucci était également dans les chasseurs. L’un et l’autre à des périodes assez proches.

Qui après cela oserait prétendre que gérard Bouladou ne sait pas de quoi il parle. On pourrait éventuellement avancer qu’ils n’étaient pas dans la même unité.

Gérard Bouladou était au 16e bataillon de chasseurs de Saarburg.  Tandis que l’appelé Ranucci faisait son service au 8e régiment de chasseurs motorisé de Wittlich.

Mais qui irait s’arrêter à ce genre de détail !

Pourtant, quelqu’un a osé. Un certain Michel. Il ne donne que son prénom, mais nous livre des informations très instructives.

 

 

 

L imper 7les souvenirs

 

« Arrête ton char gérard, Ranucci était dans les blindés ! »

C’est ainsi que Michel pourrait interpeler l’ex commandant Bouladou.

Lui aussi a connu la garnison de Saarburg. Mais en y faisant son service un peu plus tard : le contingent de l'année 1990.

A Saarbourg deux unités se partageaient la caserne. Côté droit les chasseurs du 16e bataillon. Côté gauche, les dragons du 6e régiment.

L imper 08Des impers verts, Michel en a vu quelques uns. Mais uniquement chez les officiers. Il n’y a qu’eux qui y avaient droit.

Certes, christian Ranucci monte en grade durant son service. Il finit même … caporal. Simple caporal. Impossible donc que l’appelé Ranucci ait pu percevoir cet attribut militaire dans son paquetage.

Et ce n’est pas tout. Dans les dragons, comme dans le reste de l’armée de terre, l’imper des officiers était de couleur verte.

Mais  par une curieuse spécificité comme sait se démarquer chaque régiment, les chasseurs de l’unité de blindés ont leur originalité. La couleur de l’imperméable des officiers y est … BLEU !

 

 

 

L imper 09allez les bleus !

 

 

Chez les chasseurs, tout au moins ceux des troupes mécanisées, on aime beaucoup le bleu. Le pull-over est bleu.

 

Cette couleur emblématique se retrouve dans la tenue dite « solférino ». Elle est portée durant les parades.

L imper 10Jugez-en par la photo ci-contre, c’est assez surprenant. On croirait un uniforme des pompiers ou de la gendarmerie.

En tout cas, il est bien moins étonnant de savoir que la gabardine des officiers est bleue.

Ceci dit, un détail a de quoi chiffonner. Ce point de discordance est à trouver dans un formulaire remis à tout appelé de la caserne de Wittlich.

 

 

 

L imper 19la liste

 

Un simple coup d’œil à l'inventaire du paquetage des appelés du 8e chasseur mécanisé suffirait à donner tort à notre ami Michel, l’ancien du 16e de Saarburg.

Dans cette liste de perception remise au pioupiou, on peut lire en toute lettre « IMPERMEABLE ». Les appelés de Wittlich auraient-ils donc aussi droit à ce fameux par-dessus ?

Sauf qu'un ancien appelé du 8e chasseur contacté par Michel précise ce qu’il faut entendre par là. Cet attribut a beau être dénommé imperméable, il s’agit en réalité d’un pancho.

 

 

 

L imper 20le Che

 

 

Pourquoi le pancho n’est-il pas inscrit tel quel dans l’inventaire de perception ?

Le carré en toile de nylon avec la capuche, c’est tout de même autre chose qu’un imper.

L imper 21Rappelons que nous sommes en 1974. Che Guevara est la star incontestable de la jeunesse frondeuse. Vous imaginez l’armée française dénommant ses vêtements anti-pluie par une tenue de guérilléro pro-marxiste ?

Pancho, ça sonne comme Pancho Villa, autre révolutionnaire d’amérique latine. Alors, utiliser ce terme, c’est véritablement de la provocation.

Surtout qu’il commence à y avoir de la grogne dans les casernes. Des agitateurs d’extrême gauche veulent semer la zizanie chez les appelés.

C’est d’ailleurs ce que conclura l’enquête diligentée dès l’année suivante, en 1975, par le ministère de la défense. Le sujet est jugé suffisamment préoccupant pour que le fameux général Bigeard soit appelé à la rescousse. C'est lui qu'on charge de calmer la rébellion. Il est même nommé secrétaire d’état par le président. Ce même président qui refusera sa grâce à christian Ranucci.

Donc pas de pancho pour les gauchos ! « Gaucho », comme les cow-boys de la pampa sud américaine. Bigeard, vous avez dit Bigeard ?

 

 

 

L imper 22le carnaval

 

 

Le pancho porté sur le treillis des militaires n’a pourtant rien du modèle bariolé typique de la cordière des Andes.

Alors peut-être que cet imper/pancho a pu être arboré par christian Ranucci dans les rues de Nice. Possible ?

Difficile à croire. Lui qui était si coquet, soucieux de son élégance, on l’imagine mal se promener en pancho kaki dans les rues de « la Nissa Bella ». C’est la ville du carnaval, mais seulement une fois par an !

Et surtout, revenons au témoignage de Mme Spinek. La maman de la fillette importunée.

« Il avait un imperméable vert, et gardait une main dans la poche ».

Vous avez déjà vu un « pancho à poches » ?

 

 

 

L imper 23les voyants

 

 

L’ennui pour les accusateurs de christian Ranucci, c’est son absence de passé judiciaire.

D’où l’obstination de gérard Bouladou à lui en trouver un. Il fallait de toute force que chrisitan Ranucci soit l’individu à l’imperméable vert. Pour qu’il puisse ensuite endosser le costume de l’homme au pull-over rouge.

L’ex commandant de police aurait dû être muté à la circulation.

Il aurait au moins apprit une chose : quand on change du vert au rouge, stop ! On s’arrête et on laisse passer.

 

 

 

L imper 24épilogue : le cadeau

 

Pas d’imper vert ni de pull rouge pour christian Ranucci.

Cette dernière couleur, on prétend qu’il l’abhorrait.

Son passage sous les drapeaux nous en offre une anecdote.

Qu’elle est la 1ère chose que fait le quillard Ranucci le jour de sa libération à Wittlich ?

La réponse nous est fournie par l’ancien barman du mess.

La veille, l’heureux libéré qui se voit déjà rentré à Nice, a rendu le pancho qui ne dit pas son nom avec le reste du barda. Mais il lui reste la fourragère. Il s’en débarrasse le jour même où il doit reprendre le train.

En réalité, l’abandon de cette tresse de coton rouge mérite une explication. Il en fait cadeau.

Car on découvre que maurice Benvenuti, l’ami marseillais, n’est pas le seul bon camarade de garnison de christian Ranucci. Avec le barman, il a aussi des rapports cordiaux. Si bien qu’au matin de son départ, il lui fait cadeau de sa fourragère. Le barman a perdu cette décoration. Et il doit impérativement l’arborer à l’épaule pour assurer un service en tenue l’après-midi même.

Ce n’est a priori qu’une anecdote anodine, mais cette petite histoire met une fois de plus à mal la légende colportée par les enquêteurs. Celle de l’appelé Ranucci prétendument asocial, égoïste et solitaire.

Les faits viennent contredire ces mensonges. Car le barman évoque pour nous le soutien moral qu’il a pu recevoir de christian Ranucci dans les moments où la désertion le tentait.

D’ailleurs, il se montre magnanime. Contre cette fourragère il offre un sandwich et une boisson pour l’ultime trajet dans le train de retour.

L imper 25Sont également remis en cadeau, 3 paquets de cigarettes. De la marque anglaise favorite du libéré Ranucci.

Seuls les « culpabilistes » acharnés iront chicaner sur la couleur des paquets.

 

 

remerciements à "dossier Ranucci : peut-on douter ?" pour avoir fait remonter de précieux témoignages

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