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le pull

qu'a reniflé Dirol ?

Le pull 01le pull-over rouge trouvé à la champignonnière :

 

un livre-enquête de 2018 affirme qu’il n’a pas servi à remonter la piste jusqu’au cadavre

 

alors, comment a-t-on fait ?

 

 

Le pull 02le scoop

 

Le 3 juin 1974, christian Ranucci enlise sa voiture dans un champignonnière près de Marseille.

3 jours plus tard, le 6 juin,  un chien policier flaire une piste depuis l’entrée de l'excavation. L'animal prend la direction du lieu du crime.

 

Un livre-enquête est catégorique : le pull-over rouge trouvé à l'intérieur de la champignonnière n’a pas été reniflé par la bête.

Comment l'auteur peut-il affirmer que ce vêtement ne permet pas de remonter jusqu’au lieu du crime ?

Il n’y aurait, parait-il, qu’à se référer au procès-verbal.

Lisons le donc … 

 

 

 

Le pull 03procès verbal

 

 

« A 15h40, Dirol est mis en piste à l’endroit où l’auteur présumé a été immobilisé. »

« Dirol », c'est le chien policier.

Le lieu : l’entrée de la champignonnière.

Christian Ranucci est bien sûr « l’auteur présumé ».

"L'immobilisation" évoque sa voiture embourbée.

 

Le pull rouge trouvé dans le tunnel n’aurait donc "scripto-sensu" pas servi à lancer le chien sur la piste. Si l’on s’en tient au procès-verbal des gendarmes, en effet, rien ne l'indique.

Mais le livre-enquête qui voit christian Ranucci coupable va plus loin. Il tient à l'affirmer ouvertement : ce pull sert de subterfuge à Gilles Perrault. Le but serait de transformer le « pull-over rouge » en un symbole de l’affaire, jusqu’à le choisir pour titre au livre.

 

Pour un objet qui soi-disant n’aurait servi à rien, reconnaissons qu’il a tout de même droit à quelques égards …

 

 

 

Le pull 04scellé

 

 

Le pull est trouvé derrière des portes contre un mur dans la galerie de la champignonnière.

Il fait bien sûr l’objet d’un procès-verbal de découverte.

Avec les autres scellés, le pull est ensuite transféré à l’hôtel de police de Marseille. On le présente à l’inculpé. On le lui fait même essayer. Et il faut bien constater qu’il n’est pas à sa taille.

 

Mais l’histoire du pull ne s’arrête pas là. Il voyage ensuite jusqu’à Aix-en-Provence. Le voilà prêt à être sorti à la vue de la cour et des jurés. A condition que cela soit demandé.

Mais il reste sagement dans son carton durant tout le procès. Et aujourd’hui il y est encore. Toujours conservé avec les autres scellés au greffe du tribunal d'Aix-en-Provence.

Reconnaissons-le : cet objet, la police et la justice s’y sont intéressés avant de s'en détourner.

Et la gendarmerie aussi ?

 

 

 

Le pull 05méthode

 

Un chien policier, ça sait faire des tas de choses. Mais prendre des initiatives, pour l’instant pas encore.

En revanche, le gendarme agréé maître-chien qui découvre un tissu sur un lieu d’enquête : il n'a même pas à se poser de question. Il le fera systématiquement renifler par son toutou.

Sinon, c’est le chien qui serait plus malin. D’ailleurs notez que Dirol en verlan ça donne « l’ordi’ » - l’ordinateur. Le chien n’est pourtant pas d’une intelligence qui soit totalement artificielle.

Peut-on imaginer un instant que les gendarmes n’aient pas fait tester le pull sur la truffe du caniné ? C'est impensable bien évidemment. On toucherait à la faute professionnelle.

 

En revanche, que le test ait été réalisé, et qu'il ne donne rien, reste encore envisageable. Encore faut-il dans ce cas notifier que le chien ne sent rien d’exploitable.

 

 

 

Le pull 06automatisme

 

Peut-on affirmer que le travail de flairage du pull n'a pas eu lieu ? L'auteur du livre-enquête l'affirme. Mais seulement parce que le procès-verbal ne le mentionne pas !

Forcément, ça ne tient pas.

Faire renifler un vêtement à l'animal, il s’agit là d’un acte professionnel quasi-réflexe.

 

C’est tout comme l’aviateur qui consulte l’altimètre, le musicien qui cherche sa tonalité, ou le footballer qui shoot dans un ballon. Et comme tous les actes accomplis par automatisme, faire renifler au chien un tissu n’a pas besoin d’être consigné par écrit.

 

C’est comme si vous racontiez votre dernier diner en ville, sans dire que vous avez mangé avec un couteau et une fourchette. Personne ne vous soupçonnera pour autant de manger avec les mains.

 

 

 

Le culpabiliste 10 minconclusion

 

Le chien flairant le pull est un acte qui n’a pas été notifié par les gendarmes. Faut-il leur en faire grief ?

Une procédure qui tient de l’évidence n'a nullement besoin d'être consignée.

Seul un résultat négatif (le chien ne sent rien) méritait d'être mentionné.

On comprend donc que le pull-over rouge reste encore aujourd’hui une pièce maîtresse pour appréhender l’affaire. Du fond de son carton, il garde ses mystères.

La seule certitude concernant ce point de l'affaire n'a pas été établie par les gendarmes mais les policiers. A savoir qu-il ont prouvé à l'hôtel de police de Marseille que ce pull n’appartenait pas à christian Ranucci.

 

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