le sang
un livre-enquête publié en 2018 affirme en détenir la preuve :
le couteau de christian Ranucci a bien servi à tuer
à l’appui, nous est fourni
un document a priori inédit
le rapport
Les taches brunes sur le couteau cran d’arrêt de christian Ranucci étaient-elle du sang ?
Un livre-enquête parait en 2018. Ce travail d'investigation est catégorique : il n'y a aucun doute. Et pour prouver qu'il s'agit bien de sang, on exploite les données d'un document officiel.
Il s'agit du rapport d’analyse rédigé par le laboratoire mandaté par la police de Marseille.
procès verbaux
Le couteau à cran d’arrêt a fait l’objet de 2 examens.
Tout d’abord une description physique, au moment de son enregistrement comme pièce à conviction. L’objet est ensuite confié à un laboratoire.
Le procès-verbal des gendarmes fourni déjà 2 informations. Le manche est souillé de terre. La lame présente des tâches brunâtres pouvant être du sang.
Le livre-enquête en conclue que la distinction entre les deux, la terre et ce qui pourrait être du sang, a bien été observée.
Mais bien entendu, on ne va pas s’en arrêter là …
le labo
Découvrons la manière dont le couteau est analysé par les experts.
Le procédé consiste à laisser se détacher la matière séchée de la lame. La méthode employée est celle de la macération.
Et les résultats parlent ! Le compte-rendu d’analyse établit que l’on a réussi à recueillir du sang. Ce sang est d’origine humaine, sans le moindre doute possible.
Mais il y a un problème : ce couteau n’est pas seul.
mélange
Un simple coup d’œil au rapport d’analyse permet de voir que le couteau est seulement en tête d’une liste d’objets sous scellés.
Sont ainsi répertoriés à la suite :
- 2 pierres
- une branche
- le pantalon
On note la présence des deux pierres tâchées de sang. Elles ont été retrouvées près de la victime. Ces pierres, étrangement, avaient été omises dans les aveux de christian Ranucci.
Et ces objets, les pierres et tout le reste, ils ont tous macéré ensemble dans le même bain ?
méthode
Les objets potentiellement souillés de sang doivent bien sûr être analysés séparément.
Surtout quand ils ont été récupérés à des endroits différents. Rappelons que le couteau a été trouvé à l'entrée de la champignonnière. Tandis que les pierres étaient 1 kilomètre plu loin dans la garrigue.
Le laboratoire le savait-il au moins ? On leur a amené l'ensemble à analyser en même temps.
Comme rien n’indique des analyses séparées, on peut redouter que tout a été mélangé.
D'ailleurs, y-a-t-il un avantage à faire tremper plusieurs scellés dans le même bain ?
De façon pratique, le "trempage global" permet d'optimiser les chances d’extraire et de récupérer des hématies, les globules rouges. D’un point de vue déontologue, c’est bien sûr irrecevable.
imprécision
Faut-il s'étonner qu'une méthode approximative puisse être mise en œuvre dans une affaire où la vie d'un homme est en jeu ?
Il est tout autant inacceptable que le même laboratoire puisse fournir le groupe sanguin de la tache sur le pantalon sans même en préciser le rhésus.
Voilà qui était pourtant un point essentiel. Le rhésus permettait à raison de 5 chances sur 6 de lever un doute primordial. Il s’agissait de savoir si ce sang provenait de la victime ou du porteur du pantalon.
On constate donc que l’analyse en laboratoire reste de l'ordre de l'approximation. Mais aussi effrayant que cela puisse paraître, un travail partiel n’est visiblement pas un obstacle à la publication de résultats.
élagage
S'il est une chose qui n'a pas été contesté, c’est que le couteau a servi à couper des branches d’ormeau.
Et d’ailleurs, l’auteur du livre-enquête ne le remet à aucun moment en question. L’objet a bien servi à cet usage près de la champignonnière.
On se demande alors une chose. Si le couteau aurait servi avant au crime, le sang resté sur la lame a eu à peine eu le temps de coaguler. Comment aurait-t-il pu résister au frottement de l'inox contre du bois ?
Ce mystère, le rapport du laboratoire, pas plus que le livre-enquête, n’apportent la moindre explication à ce phénomène pourtant simple.
ambre
Il nous fallait répondre à une dernière question. Si les taches brunes relevées sur la lame ne sont pas du sang, alors qu'est-ce que c'est ?
Cette coloration brun-clair est le plus logiquement de la sève séchée. Cette sève est éventuellement mélangée à des impuretés. De la terre par exemple, a pu venir se coller. D'ailleurs le rapport des docteurs Ollivier et Vuillet note des dépôts d'aspect terreux sur le manche.
La sève d'arbre en séchant devient-elle brune ? On a pu le vérifier.
Et même, si vous attendez quelques centaines, voir quelques milliers d'années, vous obtiendrez de l'ambre.
Il suffit d'avoir vu le film "Jurassic parc" de steven Spielberg pour le savoir.
conclusion
Que le couteau ait pu tremper dans la même tambouille que les autres objets récupérés sur le terrain semble incroyable.
Mais quand on sait pas que le rhésus sanguin n’a même pas été déterminé, et sans fournir la moindre explication, alors on ne s’étonne plus de rien.
On comprend pourquoi le compte-rendu d’analyse a mis si longtemps avant d’être divulgué. Car pour tous ceux qui veulent encore voir christian Ranucci comme coupable, il aurait sans doute mieux fallut que ce rapport reste secret.
Les manquements au travail de laboratoire autant que les lacunes dans l'enquête auront été fatals à christian Ranucci.
Commentaires
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- 1. agnès Le 05/08/2024
Le couteau appartient sans conteste à Ranucci puisqu il en revendique lui même la possession. En est il pour autant l arme du crime? Rien n est prouvé.
En effet le sang retrouvé sur la lame peut parfaitement appartenir à Ranucci lui même puisqu il s en est servi pour couper des branches et des épineux pour tâcher de se désembourber et qu il a donc pu s entailler ou se piquer les doigts.
D autre part au moment où le légiste s apprête à confronter le couteau aux blessures de la victime, on ne retrouve pas le dit couteau pour le faire. Ce qui n empêche pas ce médecin d assurer que le couteau PEUT parfaitement être l arme du crime!
Et c est sur ces a peu près non exhaustifs qu on envoie un homme à la guillotine.-
- desmondLe 17/08/2024
bonjour agnès, D'après les gendarmes, il s'agit de tâches brunâtres sur la lames pouvant s'apparenter à du sang. En réalité de la sève mélangé à de la terre ou des impuretés.
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- 2. ARGO Le 17/08/2019
Dans l'affaire Seznec, un inspecteur évoque un bidon taché de sang, alors que l'on a jamais retrouvé ledit bidon et qu'il pouvait s'agir de tout autre chose!
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