l'accroche

Aujourd’hui pour réaliser un film, il faut accrocher le spectateur dès la 1ère image. Sinon il zappe.

 

Voici comment pourrait démarrer une nouvelle réalisation sur l'affaire Ranucci.

 

 

 

 

Dans le couloir d’une prison on entend le tube de l’été 1976. « Porque te vas » - pourquoi tu pars - , chanté par jeannette Demich.

Cette chanson, christian Ranucci l'écoute à la radio.

L’administration pénitencier tolère cette distraction à l’isolement. Soudain, vient l’annonce du flash d’information. Le chroniqueur ouvre par ce scoop : la grâce du condamné à mort vient d'être acceptée.

 

 

 

Accourent les gardiens qui ont appris la nouvelle.

« Et maintenant, tu vas faire quoi petit ? »

 

Il esquisse un sourire de contentement avant de lâcher en toute simplicité :

«  j’aimerais prendre une douche ».

 

 

 

Prendre une douche : c’est une purification avant de se préparer à une nouvelle vie. Une nouvelle vie, pour ne pas dire sa résurrection.

« quand même, je pars pour perpet’ » songe-t-il en avançant dans le couloir.

« tragedia de la viva » rajoute à voix basse celui qui apprend l’espagnol en cellule.

« il faut que je vois mes avocats ».

 

 

 

Le passage sous la douche l’arrache à ses songes.

« bah ! elle est froide » lance-t-il une fois sous le jet.

« tu crois que c’est un jour pour te plaindre ? » lui renvoie le gardien.

« Ok chef ! … » lâche-t-il sur un ton badin.

 

 

 

Revenu dans sa cellule, une voix off énumère les pensées dans la tête tout juste sauvée du gracié.

« Faut que je vois mes avocats.

Mais ma mère d’abord. »

 

Soudain, arrive à la radio un nouveau flash d’information. D’entrée le chroniqueur dément la nouvelle qui avait soulagé le condamné.

L'information concernant la grâce était une erreur. Consternation. Un test de transmission avec un message fictif a été interprété comme une vraie nouvelle dans une salle de rédaction. Horreur.

 

L'image devient un lent dézoomage sur le visage figé et incrédule de l'acteur incarnant christian Ranucci. On imagine la même expression pour le spectateur.

 

 

 

 

Et c’est là qu’arrive

le générique de

début du film ...