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1981 : le discours

Le discours 01Au moment de l’abolition

de la peine de mort,

le nouveau garde des sceaux

évoque l’affaire Ranucci.

 

Il n’en faut pas plus à un ancien

commissaire divisionnaire

pour y voir le non-dit.

 

 

 

lLe discours 02e plaidoyer

 

« Christian Ranucci : je n'aurais garde d'insister, il y a trop d'interrogations qui se lèvent à ce sujet. »

Ces mots sont prononcés par robert Badinter. Devant l’assemblée nationale le 17 septembre 1981. Nous sommes à peine 6 ans après l’exécution du condamné. L’affaire du « pull-over rouge » est en la circonstance dans tous les esprits.

 

Mais un livre paru en 2018 clame balayer les interrogations du ministre. Son auteur est invité sur un plateau de télévision le 3 novembre 2018. Il l'interpelle face caméra :

« Monsieur le ministre, si vous aviez des informations bien particulières, vous seriez bien inspiré les faire connaître.  »

 

L'écrivain insinuerait-il que robert Badinter pourrait cacher des secret ?

 

 

 

Le discours 03clairvoyance

 

Accéder au pouvoir vous offre parfois les portes des « secrets des Dieu ».

Se pourrait-il que maître Badinter, devenu ministre de la justice, ait pu prendre connaissance d’informations non dévoilées au grand public ?

 

Il faut dire qu’en 1981, avec le changement de gouvernement, les langes se dénouent. A titre d'exemple, on reparle de l’attentat du « roc’h Trédudon ». Le plastiquage d'un relais hertzien avait privé la Bretagne de télévision durant plusieurs semaines durant l'année 1974. Les coupables avaient été trouvés : des militants autonomistes.

Mais en 1981, on se risque à évoquer la piste d'une manipulation des services secrets. Car la seule action des autonomistes n’est plus  crédible.

 

1974, c’est l'année du plastiquage "du roc'h", mais c'est aussi le début de l’affaire Ranucci. Pourtant, sur le second sujet, 6 ans plus tard, apparemment rien de nouveau.

 

Quand Maître Badinter monte au perchoir de l'assemblée, c’est désormais un membre du gouvernement qui s’exprime devant les députés. Mais c’est aussi un citoyen comme un autre, qui reconnait que des éléments restent irrésolus sur cette affaire.

A commencer par la fameuse date du procès verbal de découverte du couteau.

 

 

 

Le sang 01  date

 

Robert Badinter estime "qu'il y a trop d'interrogations".

Mais l'une d'elle obtient quand même une réponse.

30 ans plus tard quand même !

Le couteau de christian Ranucci est retrouvé le 6 juin 1974. Mystère : le procès-verbal de découverte,  est lui daté de la veille.

« C’est la procédure normale », nous dit-on le plus sérieusement du monde. Le propos vient en 2004 d’un procureur à la cour d’Aix-en-Provence. Il explique que dès le déclenchement des formalités de recherche, on ouvre un procès verbal qui sera ultérieurement complété.

 

Et on ose se plaindre que la police met parfois du temps à arriver. Sur le coup, ils ont pris 1 jour d’avance ! (sic)

 

 

 

Le discours 05digression

 

Une bien étrange manière d'enquêter est défendue par un procureur.

Elle consisterait à rédiger le récépissé sans être sûr de pouvoir le remplir entièrement.

C'est d'autant plus surprenant, que cet empressement n'existait pour le tapissage. Il n'y a pas de procès-verbal d'identification du suspect par les témoins. Pourtant ce travail, fructueux ou non, ne pouvait pas rester hypothétique.

 

A y voir de plus près, "écrire avant de trouver" ressemble à une tradition marseillaise à l'envers. Appelons-la pour l'occasion la « pétanque inversée ».

On jette d’abord les boules, et en dernier le cochonnet. Ça évite les questions inutiles. Genre « tu tires ou tu pointes ? »

 

C’est probablement selon cette règle pour le moins « originale » que la police marseillaise en 1974 devait jouer aux boules sur la Canebière.

Et pour retrouver le couteau, même principe : on rédige le PV avant d'avoir l'objet sous les yeux, et ensuite on fait le déplacement pour essayer de le retrouver.

Et si ça ne marche pas, comment fait-on : existe-il des procès verbaux de « non-découverte » ?

 

Trêve de galéjade, il y a d’autres éléments qui demandent à être éclaircis.

 

 

 

Le discours 06dissonances

 

Que sous-entend robert Badinter quand il évoque le doute dans l’affaire Ranucci?

Comme tout citoyen, il peut se demander :

- Pourquoi le croquis des aveux représente la voiture dans la cour de la cité Saint-Agnès ?

(un policier précise en 2004 que christian Ranucci était garé dans la rue perpendiculaire)

- Pourquoi 2 témoins le voient-ils extraire une fillette par la portière arrière ?

( la Peugeot 304 n’a que des portières avant )

 

- Pourquoi aurait-il fait disparaître son couteau ?

( il a gardé un pantalon avec un tache de sang )

 

- Pourquoi cette tache est-elle si réduite et concentrée ?

( un tranchement de jugulaire produit un tout autre impact )

 

Et ce n’est pas tout :

- Où est passé la déposition du copain d’armée ?

- Où peut-on lire l’heure estimée du décès ?

- Où se trouve le résultat de rhésus de la tache de sang ?

On a largement de quoi installer le doute au vue de toutes ces questions sans réponse.

Mais il reste une autre interrogation fondamentale. Celle-ci est posée par l’un des avocats.

     

 

 

Le discours 07le mobile

 

« Ce qui ne m’a cessé de gêner dans cette affaire, c’est l’absence de réponse à la question : pourquoi enlève-t-il cet enfant ? »

Ainsi s’exprime jean-françois Le Forsonney en 2004. Et de rajouter :

« Personne ne s’est jamais préoccupé d’expliquer pourquoi il avait enlevé cet enfant ».

Quand l'accusé a un casier judiciaire vierge, on se demande effectivement comment on est passé à côté d'une interrogation aussi essentielle.

 

 

 

Le couteau 24conclusion

 

L'affaire Ranucci a créé deux clans qui s'opposent :

- les "innocentistes" que pour la circonstance ou appellera « les paresseux »

- les "culpabilistes" que l'on dénommera par dualité « les courageux »

 

Pourquoi culpabiliste = courageux ? Car il en faut bien du courage pour se satisfaire des éléments de cette affaire. L'ensemble tient du puzzle incomplet.

Il faut de la bravoure et même de la constance pour trouver convaincante la reconstitution. Elle ne devrait même pas porter ce nom.

Il faut encore de la ressource pour ne pas s'offusquer de la pirouette finale du procès. Des pièces écrites sont apportées au procureur sous les yeux de tout un tribunal.

Véritablement, ceux qui voient le traitement de cette affaire comme un long fleuve tranquille font preuve d'un aplomb remarquable !

 

A l’inverse, les autres, les innocentistes, peuvent bien passer pour paresseux. Car ils n’ont pas tous ces efforts à fournir. Il leur suffit de considérer christian Ranucci comme innocent, et alors tout s’explique de soi-même.

Car il devient logique que :

- la voiture dans la cour de la cité Saint-Agnès n’est pas la sienne

- le sang sur le pantalon ne vient pas de la victime

- l’heure de décès ne correspond pas à l'accident du carrefour de la Pomme

etc…etc….

 

 

 

 

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