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les contraintes

 

Les contraintes 01Christian Ranucci a-t-il été brutalisé durant son interrogatoire ?

 

C’est ce qu’il affirme au cours de son procès.

 

En 2018, un ouvrage reprend cette dénonciation  sous un éclairage inédit.

 

 

 

Les contraintes 02le film

 

Comment évoquer l'épineux problème des violences physiques ?

C'est la question que s'est posée au réalisateur michel Drach.

Dans son adaptation du livre "le pull-over rouge", il trouve un subterfuge.

 

Quand son acteur Serge Avédikian  qui interprète l’accusé évoque les sévices auxquels il a été soumis, une voix off couvre progressivement ses propos pour dire :

« Dans ses délires, Ranucci avance une vérité : la nuit précédant le crime il l’a passée à Marseille, et non Salernes comme on lui a fait déposer. »

Le procédé est habile pour suggérer que les « délires » de l’accusé méritent quand même de prêter l’oreille.

Mais comment se fait-il que christian Ranucci ait attendu presque un an pour en parler ?

 

 

 

Les contraintes 03honte

 

Dans les sévices qu'il décrit, christian Ranucci évoque des brûlures à l’acide sur les parties intimes.

Comme l'adjectif l’indique, on entre dans le domaine de l’intimité. Et on ne peut que penser à un autre cas de retour sur les aveux : l'affaire Patrick Dils. 16 ans au moment des faits, Il est finalement acquitté de meurtre en 2002. Mais après 15 années d’incarcération.

Patrick Dils n'a certes pas été violenté durant ses interrogatoires. En revanche, il subit des outrages en prison. Tout comme christian Ranucci, il préfère se taire, avant de tout révéler au cours du procès.

 « Pourquoi n’avez-vous jamais parlé des rapports forcés subits en prison ? » lui demande le président du tribunal.

« Parce que j’avais honte » répond-il tout simplement.

 

Christian Ranucci, lui aussi, avait le droit d’avoir honte.

Mais qu’a dit le médecin qui l’a examiné ? 

 

 

 

Les contraintes 5constat

 

Découvrir un visage tuméfié à la sortie d’une garde à vue, et nul besoin d’être médecin pour avoir des soupçons sur le déroulement de la procédure.

Mais à s’en tenir aux propos de christian Ranucci, il aurait subi des méthodes qui ne laissent pas des traces trop visibles. Des gouttes d’acide sur la verge, ça marque juste d'un point rouge. le genre d'indice qui arrive à passer inaperçu. Et ce détail aurait pu échapper à la vigilance du médecin. Surtout si christian Ranucci avait honte d’en parler.

 

Donc le médecin n'a rien vu après l'interrogatoire. Et les journalistes qui étaient là pendant la garde à vue : que peuvent-ils dire ?

 

 

 

Les contraintes 05présence

 

En 1974, la presse locale "fait salon" à l’hôtel de Police de Marseille.

On s’échange des tuyaux au restau ou au bistrot. Et il y a toujours des journalistes dans les couloirs de « l’évêché ».

« Si il y avait eu des violences, on l’aurait forcément entendu » assure l’un d’eux en 2004.

Rappelons seulement que la garde à vue de christian Ranucci s’étale sur 18 heures. Les journalistes ne dorment pas sur des matelas dans les couloirs, et ils ont droit à une vie de famille. Ils ne pourront jamais être les garants d’une déontologie policière sans faille.

 

Les journalistes n’ont rien entendu. Le médecin n’a rien vu. Mais il y a quelqu’un qui est quand même allé jeter un coup d’œil !

Et c’est seulement en 2018 qu’on l’apprend …

 

 

 

Les contraintes 06coup d’œil

 

Un livre publié en 2018 est supposé nous rassurer. A l’appui, est citée la juge d’instruction, mademoiselle Di Marino.

extrait :

« Dans l’atmosphère passionnelle qui entoure cette affaire d’une rare gravité, il n’est pas question que certains se laissent aller à des gestes prohibés. La magistrate va regagner son bureau à 14h45, après avoir visé le registre de garde à vue et constaté que la mesure se déroulait normalement ».

Nous voilà rassurés ! (sic)

Et dire que certains demandent la présence de l’avocat durant la garde à vue !

Alors qu’il suffirait, à en croire ce récit, d'aller jeter un œil au registre. (re-sic)

 

 

 

Les contraintes 07conclusion

 

Aujourd'hui pas plus qu’en 1976, on ne sait si les accusations de torture proférées par christian Ranucci à son procès étaient fondées ou pas.

« On lui a donné un sandwich et des cigarettes » dira l’un des policiers présent aux interrogatoires. On veut bien croire que c’est vrai. Quand bien même ça n'a pas été consigné en registre.

Le reste, très probablement, demeurera à jamais un mystère.

 

 

 

 

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Commentaires

  • Pierre-Paul CORSETTI
    • 1. Pierre-Paul CORSETTI Le 08/05/2019
    Au début du chapitre, dans la section "Le film", corriger "Salermes" en "Salernes". Un peu plus loin, écrire "brûlures" (avec un accent circonflexe sur le premier "u"). Plus bas, écrire "'acide" (au singulier). Enfin remplacer "évêché" par "Évêché" (avec majuscule)
    • desmond
      • desmondLe 08/05/2019
      merci pierre-paul pour ces précisions. c'est corrigé.

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