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les nouveaux culpabilistes

croire christian Ranucci coupable en 5 leçons

 

Les culpabilistes 2« Ranucci coupable ! »

Ce slogan, certains essaient depuis peu de le remettre à la mode.

Comment font-ils ?

 

 

Les culpabilistes 3retournement

 

 

A l’origine, il y eut le roman. Puis vint le film, avec sa célèbre affiche : « le pull-over rouge ».

Ensuite, l’opinion publique fut retournée.

Pas seulement retournée d’un point de vue émotionnel. On assista à un renversement d’opinion. L’erreur judiciaire s’imposait dans les esprits.

Un homme en fait les frais : gérard Bouladou. Cet ancien policier n’est pas lié directement à l’affaire. Mais contre vent et marée, il persiste à déclarer christian Ranucci coupable.

En 2012,Grérad Bouladou est l’invité de RTL. Son livre-enquête ne convainc pas. Jacques Pradel lui signale avec amabilité que les messages d’auditeurs affluents à la station. Mais c’est un revers humiliant. Personne ne croit l’ancien policier.

Jacques Pradel réussit ce jour-là ce que la justice refuse encore aujourd’hui : réhabiliter cristian Ranucci.

Pourtant, cette cuisante défaite médiatique ne décourage pas tout le monde. Il s’en trouve tout de même qui s’évertuent à reprendre le flambeau de gérard Bouladou. Et certains d’ailleurs avec une aisance déconcertante.

Découvrons ensemble leur recette miracle …

 

 

Les culpabilistes 4la méthode

 

Pour devenir un bon « culpabiliste », il est nécessaire de remplir 5 conditions.

Les culpabilistes 04

Grace à ces 5 atouts, « on coche toutes les cases » comme on dit aujourd’hui, pour être invité sur les plateaux télé.

Le « remplaçant » de gérard Bouladou, est tout comme lui un ancien policier. De même, il a fait éditer son livre-enquête sur l’affaire. Mais c’est bien là que s’arrête la comparaison.

Car en matière de stratégie communicationnelle le nouveau culpabiliste en est diamétralement l’antithèse.

 

 

Les culpabilistes 05la sympathie

 

D’emblée, l’ancien commissaire divisionnaire affiche un sourire de bon aloi. C’est tout l’inverse de son prédécesseur culpabiliste gérard Bouladou.

Etait-ce pour donner de la gravité à ses propos ? Avant, avec gérard Bouladou, on avait droit à un air sombre et un phrasé sentencieux. Il voulait certainement transposer dans ses paroles l’horreur du crime. Mais l’orateur au ton grave devait chercher ses mots. S’ensuivait une élocution saccadée qui alourdissait ses démonstrations.

Voyez l’allure de son remplaçant : ça n’a rien à voir ! Un air enjoué, mimétique de Fernandel, l’accent chantant à la Pagnol, et nous voilà entraînés dans son récit. Sa parole est limpide et s’écoule avec aisance, comme un ruisseau traversant les plaines de Provence. Volubile, on sent le personnage hâbleur qui ne craint guère d’être déstabilisé.

Mais le sourire de l’ancien commissaire peut aussi prendre un air tristement fataliste. Ainsi, en évoquant l’enquête qui tombe dans une impasse :

 

« La tâche de sang sur le pantalon est de groupe A. C’est le groupe sanguin de la victime et du suspect. Donc on ne peut déterminer de qui ça vient. »

 

Son air candide nous cache ce qu’il sait pertinemment. A  savoir que le rhésus n’a jamais été identifié sur cette tache de sang. Tache qui dès le départ semblait d’ailleurs peu compatible avec l’impact d’une carotide tranchée.

Mais pour autant, ces faits ne semblent pas le déstabiliser. Il reprend l’air jovial du joueur de pétanque de la Cannebière qui tire ou pointe autre chose que la nostalgie.

Car n’allez pas le considérer comme un ringard ou un has-been. L’homme a intégré tous les codes actuels du « wokisme ». Cette mièvrerie pernicieuse à base de bien–pensance qui sait jouer sur l’émotion.

 

 

Les culpabilistes 7la bienveillance

 

Du temps de gérard Bouladou, le souvenir du supplicié n’avait guère droit à de la mansuétude.

L’enquêteur martelait le nom de « Ranucci » comme un exorciste prononçant celui de Lucifer. Il le décrivait tantôt comme un être machiavélique, tantôt comme un personnage inconséquent. Quand bien même l’un et l’autre semblent peu conciliables.

Avec son jovial remplaçant, c’est tout l’inverse. Il a beau considérer christian Ranucci comme un assassin, il n’en montre pas moins de la compassion. Ainsi décrit-il un pauvre garçon frappé par le destin. Poursuivi par une enfance chaotique, il s’est au final laissé déborder par ses pulsions.

Notre auteur a un cœur gros comme ça : il met autant d’empressement que de conviction pour déclarer que le condamné méritait largement les circonstances atténuantes.

Toujours dans cette bienveillance qui ferait pâlir de jalousie le plus déterminé des « woke », l’ex commissaire va même jusqu’à dire du bien de ses contradicteurs. C’est ce que l’on va voir ci-après.

 

 

Les culpabilistes 07le complotisme

 

Derrière « le pull-over rouge », l’ancien policier voit une machination. Ou plutôt du « complotisme ». C’est à dire des théories farfelues qui savent habilement séduire.

Internet est le pire vivier des idées saugrenues. Depuis les extra-terrestres sous la maison blanche jusqu’au vaccin qui contrôle nos esprits, on trouve de tout, et abondamment annoté.

Du coup, toute nouvelle théorie devient immédiatement suspecte. Et la mettre à plat fait le bonheur de celui qui juge cette hypothèse incongrue. De là il peut convoiter le statut d’individu intègre « qui sait garder les pieds sur terre ».

Fort heureusement pour « le pull-over rouge », le livre est paru bien avant l’ère du web. Mais ceux qui ne voient dans ces écrits qu’une affabulation, savent dorénavant qu’il y a maintenant des gens pour leur emboîter le pas et crier à la machination. D’ailleurs, le commissaire à la retraite ne se gêne pas en lançant sur un plateau télé :

 

« Il me semble que pour quiconque un minimum sensé, on ne peut considérer Ranucci que forcément coupable. »

 

Ceux qui croient le condamné innocent seraient donc pour lui à classer dans la catégorie de ces désaxés que l’on dénomme aujourd’hui communément « les complotistes ».

Un complot pour quoi d’ailleurs? La question lui est posée dans l’émission.

Il nous donne une réponse simple : « c’était pour supprimer la peine de mort ».

Du même coup, le silence et la discrétion de ceux qui croient que la justice ne s’est pas trompée s’expliquerait : ils avaient peur de passer pour des « fachos ».

« Le pull-over rouge » serait donc une sorte de « protocole des sages de Sion ». Tout est fabriqué, inventé, en essayant de donner des accents de véracité par une documentation fournie. Sauf que cette fois-ci « c’est pour la bonne cause ! »

Nous voilà rassurés ! Et nous devrions dire merci à notre pourfendeur de complots.(sic)

 

 

Les culpabilistes 9l’altérité

 

 

L’ex commissaire est un homme délicieux. Il aime ses ennemis car pour lui, ce sont avant tout des humanistes.

Peu importe qu’ils se trompent, ou qu’ils aient menti, ou qu’ils se soient mentis à eux-mêmes. Leur cause était juste, la peine capitale a été abolie, et tout est pardonné. (re-sic)

Cette compassion est l’exact contraire de gérard Bouladou. Il n’avait guère goûté les commentaires de ce site internet concernant son fiasco chez jacques Pradel. Du coup, il arrosa votre auteur, à savoir moi-même, de sa poésie que je vous laisse savourer :

 

« Votre petit cerveau vous amène à ricaner bêtement alors que vous n’avez rien compris.
Il y a un proverbe qui dit : « Je ne parle pas avec les imbéciles, ça les instruit. »

Mais vous, vous faite peut-être partie des gens qui après avoir raconté une somme de bêtises conséquente est capable de réfléchir un peu. On ne sait jamais.

Je vous prie de recevoir l’expression des sentiments que toutes les conneries que vous racontez m’inspirent.»

 

Gérard Bouladou, un homme qu'il ne valait pas mieux contrarier.

 

 

 

Les culpabilistes 09l’humilité

 

« Les gens croient que Ranucci est innocent car ils ne connaissent pas l’affaire »

Ainsi parlait aussi gérard Bouladou, le monsieur « je sais tout ».

Ecraser l’avis des autres par une connaissance poussée du sujet : ça permet toujours de s’offrir une supériorité facile.

Rien à voir avec les nouveaux culpabilistes. Ils affirment au contraire ne pas tout savoir. Et ils se refusent à vouloir trouver réponse à tout. Cela va même jusqu’à reconnaitre que l’enquête a été mal faite, et que l’instruction était bâclée.

Veulent-ils laisser une place au doute sur la culpabilité ? Pas du tout ! C’est seulement pour tenter d’écrouler sur ses bases « le pull-over rouge ».

L’argument est simple : il a des failles dans l’enquête et dans l’instruction. L’auteur du « pull-over rouge » s’y est engouffré. Et il a complété les vides avec ses propres théories pour innocenter l’accusé.

Ainsi argumente une journaliste française, auteur d’essais, et spécialiste des tueurs en série.

 

 

Les culpabilistes 15l’essayiste

 

On a trouvé une prétendante au titre de de pourfendeuse de l’innocence de christian Ranucci. Mais elle ne reprend pas les méthodes « frontales » de gérard Bouladou, et sait au contraire user du compliment.

Elle admire gilles Perrault pour ses talents « de romancier ». Mais cette manière de trouver des qualités à celui que l’on dénigre a sa part de sincérité.

A se placer en adversaire, il y a toujours un peu de notoriété à grappiller pour ceux qui se frottent à celui qui s’est fait un nom. Car leurs écrits seraient vains et eux-mêmes ne seraient rien sans « le pull-over rouge ».

Pour madame, « le pull-over rouge » est une tentative de best-seller. Et une tentative réussie.  La preuve : le livre s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires, rééditions non comprises.

C’est un peu prendre les causes pour leurs effets. On considère que le livre n’est qu’un coup commercial, et la preuve que l’on donne est qu’il s’est bien vendu.

Tout comme son allié de circonstance qui de son accent chantant voit dans l’ouvrage une machination pour mettre la guillotine au placard. Sa preuve à lui : la peine de mort a été supprimée !

L’ancien commissaire comme l’essayiste sont les bienvenus sur les plateaux télé. Des présentateurs connus comme patrick Sabatier ou thierry Ardisson tremblèrent pour leur carrière avec des invités aux théories farfelues. En revanche, pas de risque de se faire éjecter de la télé si on fait venir nos 2 culpabilistes qui se revendiquent « pleins de bon sens ».

Mais tous ces propos, qui se réclament d’un prétendue logique imparable, tout en usant de la flatterie, profitent également d’un terrain favorable.

 

 

Les culpabilistes 16ignorance

 

Depuis le procès Ranucci, au moins 2 générations successives sont apparues. Une jeunesse qui n’a pour la plupart jamais entendu parler de l’affaire.

Il reste bien évidemment le film. Il a ses défauts, mais il est surtout sacrément daté.

Certes, il y eut un téléfilm pour reparler de l’affaire. En 2006, catherine Froth incarne éloïse Mathon, dans « le courage d’une mère ».

Mais une fois de plus, le wokisme dans toute sa médiocrité a encore frappé. Le scénario dédaigne l’analyse des faits pour se concentrer sur le calvaire vécu par la mère du condamné.

C’est la nouvelle tendance qui privilégie l’émotion au détriment de l’objectivité. Et là encore, c’est sans risque pour le réalisateur.

 

 

Les culpabilistes 17contre-courant

 

On serait tenté de reconnaître un certain courage à ceux qui ont osé braver l’opinion générale, a savoir l'innocence de christian Ranucci.

Car la population française était acquise à l’erreur judiciaire.

Les détracteurs ont le culot de balayer tous les éléments nouveaux qui à chaque fois vont dans le sens de l’innocence. Mais reconnaissons-le, cette tactique de dénigrement permet de faire parler de soi.

Raconter par exemple que la terre est ronde et tourne autour du soleil, c’était un « scoop » au moyen-âge. Mais mieux valait le garder pour soi.

Dire aujourd’hui que christian Ranucci est coupable va aussi à contre-courant, mais n’est guère risqué. Et d’autre part, même si on ne vous croit guère, vous susciterez toujours de l’intérêt. D’autant plus que vous aurez choisi une « niche médiatique » pas trop encombrée.

C’est un peu comme prétendre aujourd’hui que la terre est plate. Vous ne trouverez guère de concurrent sur votre chemin, prêts à vous disputer la vedette. En revanche, vous croiserez bien des curieux se demandant comment vous arrivez à défendre pareille théorie.

Les nouveaux culpabilistes ont trouvé le créneau pour faire parler d’eux. Et pour chaque émission sur l’affaire Ranucci, on ne les oublie pas. Il faut bien garantir la « pluralité des points de vue » !

 

 

Les culpabilistes 18conclusion

 

 

Cher lecteur vous avez maintenant toutes les cartes en main pour devenir vous aussi un nouveau culpabiliste.

Sourire de façade et flagornerie seront vos plus fidèles alliés. Mais peut-être vous manque-t-il la chose essentielle ? Une intime conviction toute neuve de la culpabilité de christian Ranucci.

Rassurez-vous, c’est parfaitement accessoire. Un peu de mauvaise foi, et vous verrez, le tour est joué !

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