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la chimiste

une femme discrète qui tient à le rester

La chimiste 01

On ne saura jamais pourquoi l'analyse du sang sur le pantalon de christian Ranucci a omis de déterminer le rhésus

 

à moins que celle à qui le travail avait été confié ne finisse par parler ...

 

 

 


 

 La chimiste 02l’excuse

 

 

 

 

« Elle était rigoureuse dans son travail.

Elle n’aurait pas laissé passer cette précision,

si elle avait pu faire autrement ».

 

Ainsi parle le docteur françois Vuillet. Il défend la chimiste missionnée sur l'affaire Ranucci. Lui-même a été expert durant l'enquête.

 

Il soutient les qualités professionnelles de sa collègue. Tout à son honneur. Sauf que sa propre rigueur a fait polémique.

Le travail du docteur Vuillet dans cette affaire est l'objet de controverses. Un légiste peut-il dire qu’un couteau a provoqué les blessures sur une victime sans disposer de l’objet ? Lui prétend que c'est faisable.

 

Ce même docteur Vuillet affirme aussi que la chimiste qui devait réaliser l’analyse de sang n’a pas recherché le rhésus car c’était impossible.

Impossible pour quelle raison ? Si une réponse existe, elle ne peut être que dans les pièces médicales du dossier d’instruction.

Et qui a accès à ces documents ? Le docteur Vuillet bien sûr. Il était missionné comme légiste sur le corps de la victime. Mais il a également été chargé d’examiner l’état physique de christian Ranucci.

 

Visiblement, son accès aux dossiers médicaux ne lui permet pas d’élucider l’absence de classement du rhésus sanguin de la victime. A moins que …

 

 

 


 

La chimiste 03la confidence

 

 

 

En 2006, le docteur Vuillet s’autorise ce propos :

« Si le rhésus n’a pas été déterminé sur les traces de sang trouvées, c’est que cela n’a pas été possible en raison de l’état de ces taches ».

On s’étonne encore de cet avis. Qu’il s’agisse du groupe sanguin comme du rhésus, le procédé reste le même. On réalise un test « d’agglutination ». Pourquoi « l’état des taches » permettrait-il d’observer l’agglutination quand il s’agit de la détermination du groupe sanguin, et pas quand on veut trouver le rhésus ?

 

De même, le docteur Vuillet a forcément entendu parler de la polémique sur le linceul de Turin. Que cette relique date du moyen âge pour certains, ou de l’antiquité pour d’autres, on a quand même réussi à déterminer le groupe sanguin ainsi que le rhésus sur un tissus vieux entre 700 et 2.000 ans.

Pour le pantalon de christian Ranucci, la tache n'avait que quelques jours ou quelques semaines. En 1974, le laboratoire du Police Scientifique de Marseille semble ne pas avoir réussi ce travail qui n'a pourtant rien d'une prouesse.

Le docteur Vuillet connait et apprécie pour autant l’ingénieur chimiste qui s’en est occupé.

Intéressons-nous à elle, à madame C …


 

 

 

 

La chimiste 04collaboration

 

 

 

Notre ingénieur chimiste, madame C, était et reste une inconnue pour le grand public.

En revanche elle a pu côtoyer celui qui depuis est devenu un mythe.

L'experte en criminologie a eu l'honneur de travailler avec le juge Michel, qui tout comme elle a œuvré dans l’affaire Ranucci. Mais ce juge est visiblement plus intéressé par les affaires de « blanche » que par celle du « pull-over rouge ».

Fraichement diplômé de l’école de la magistrature, ce magistrat de 32 ans ne voit que deux fois christan Ranucci dans son bureau. Le dossier que lui avait transmis sa confrère est bouclé en moins de 2 mois.

En 1976, christian Ranucci croupit au fond de sa cellule de condamné à mort. En revanche, le juge Michel ne reste pas se morfondre dans son bureau. Une « indiscrétion » vient de lui signaler une bergerie près de Marseille qui servirait de plaque tournante pour la « french connexion ». Le « tuyau » de l’indic’ précise que cet entrepôt à drogue se trouve sur la commune de Bouc-bel-Airnon.

Madame C, l’ingénieur chimiste, est du déplacement. Elle quitte son laboratoire de la Police Scientifique pour rejoindre la fameuse bergerie. Mais arrivée sur place, l'équipe dirigée par le juge Michel a une bien mauvaise surprise : la bergerie n’est qu’un amas de ruines.

Loin de se décourager, madame C se met à l'œuvre. L'experte cherche des traces de morphine et d’héroïne au milieu des tas de pierre et des herbes folles.


 

 

 

La chimiste 05désillusion


 

 

 

« Elle était rigoureuse dans son travail » nous dit le docteur Vuillet en parlant d’elle.

Les ruines de de la bergerie sont l'occasion de prouver sa bonne volonté. Mais les efforts de la courageuse sont vains. « Nada sur la schnouf ! »

Pour ce qui est de cette démarche d’investigation, une expression vient naturellement à l’esprit : chercher une aiguille dans une meule de foin. Mais soulignons tout de même cette belle obstination. Vouloir déceler des restes de poudre au milieu d’un tas de ruines livré au vent et aux intempéries est un travail de bénédictin.

Notre ingénieur chimiste a visiblement foi en son métier. On reste en revanche dubitatif concernant la tache de sang sur le pantalon qui lui été confié au laboratoire.

Pourquoi ne pas avoir cherché le rhésus sur un tissu qui n’était qu’une surface de quelques centimètres carrés ? Et si c’était impossible, pourquoi ne pas en avoir consigné les raisons ?

 

 

 


 

La chimiste 06épilogue

 

 

 

 

Si le tuyau de la bergerie de Bouc-bel-Airnon était un canular, histoire de donner le change, les trafiquants ont dû bien se gausser.

Il suffit d’imaginer les enquêteurs fouillant au milieu d’un tas de pierre.

En revanche, ça n’a pas surement pas fait rire ni le juge Michel, ni madame C. Mais en cette année 1976, cette contrariété n’est rien à côté de ce qui les attend.

La bergerie de Bouc-bel-Airnon est un « coup d’épée dans l’eau ». A la prison des Baumettes, ce sera la chute du couperet.


 

 

 


 

 


 

La chimiste 07conclusion


 

 

 

Madame C voit les choses en grand.

Elle met plus d’énergie à examiner des mètres carrés dans la campagne provençale qu’un bout de tissus dans son laboratoire.

Elle reste dans l’affaire Ranucci comme dans celle Bouc-bel-Airnon la collaboratrice docile mais infructueuse du juge Michel.

Mais il est une situation où elle ne le suivra pas.

Le juge avait bondi sur le tuyau fourni par l’indicateur. En revanche, il ira à reculons à la convocation remise le 27 juillet au soir par un motard de la police nationale.

Madame C l’avait accompagné dans ses déboires. Sauf pour le pire. Elle ne sera pas présente à ses côtés pour l’exécution de christian Ranucci.

 

 

 

 

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