sa personnalité
héros malgré lui
Si aujourd'hui christian
Ranucci fascine autant, c'est que son image a changé.
La société également.
Le personnage antipathique et arrogant du procès est devenu un tout autre symbole.
Christian Ranucci est un héros. Un héros malgré lui.
Il a défendu sans compromis son honneur et sa liberté.
Et il l'a payé au prix de sa vie.
Pourtant, à son époque, Christian Ranucci offrait une tout autre image.
Il incarnait 
l'épouvantail parfait aux yeux de la jeunesse turbulente et militante des années 70.
Christian Ranucci aimait l'argent, sa mère et la propreté.
L'ordre, la famille et la réussite sociale.
Aux antipodes de ce qu'il était de bon ton d'afficher pour la frange revendicative des jeunes gens de son âge.
On imagine volontiers les trublions de 1974 comme des débraillés contestataires. En révolte contre l’autorité parentale, et dénigrant la société de consommation.
Christian Ranucci ne risquait pas d'être leur Che Guevara.
Élégant et soigné, christian Ranucci avait pour modèle le président de l’époque Valérie Giscard d’Estaing.
Sa réussite sociale, il la voyait dans la Mercédès qu'il voulait au plus vite pouvoir s'offrir. C'est d'ailleurs dans ce véhicule qu'il comptait quitter le tribunal, une fois son innocence reconnue.
Le climat sociétal dans lequel s'est déroulée l'affaire ne pouvait amener qu'un vent de tempête.
A l’époque, la droite était largement pour la peine de mort. Elle ne risquait pas d’éprouver la moindre compassion à l’égard d’un accusé qui leur semblait à lui-seul justifier l’existence de la peine capitale.
A gauche, on ne pouvait guère voir dans ce représentant commercial une quelconque « victime de la société ».
Et certains devaient discrètement se réjouir qu’un potentiel « suppôt du libéralisme » puisse être en même temps un assassin d’enfant. Le port du crucifix par l'accusé au procès n’arrangera rien à l’affaire.
Dans les années 70, le communautarisme n'est pas encore "à l'honneur".
Les origines arméniennes de christian Ranucci ne risquaient pas de lui apporter un comité de soutien. Sans compter qu'il était parfaitement intégré.
Cette sorte d’unanimité contre la personne de christian Ranucci, dans la presse comme l’opinion, peut expliquer en partie l’extraordinaire climat d’hostilité dont il a été la cible.
Ainsi, il s’est malheureusement trouvé isolé, avec sa mère comme unique soutien « bénévole ».
Aujourd'hui la société a changé.
La droite n'est plus pour la peine de mort.
La gauche ne s'arrête plus aux apparences.
Un nouveau regard est porté sur le condamné.
Il est devenu tellement emblématique que beaucoup croient qu'il fut le dernier guillotiné, effaçant les deux autres condamnés qui suivirent.
Christian Ranucci incarne aujourd'hui une sorte de rebelle respectable. Celui qui n'a jamais transigé face à ses juges.
Devenir un héros ne se décrète pas. C'est l'attitude adoptée face aux événements qui en décide.
Avoir payé de sa vie ce statut nous impose à tous le respect. Car christian Ranucci n'était coupable que d'une chose : il croyait en la justice de son pays.
Commentaires
-
- 1. Carla Le 09/05/2022
Christian Ranucci, un "héros" ? Quelle formule caricaturale... même si en estimant qu'il était innocent, je ne vois pas en quoi cela le rendrait particulièrement héroïque... d'autant que son comportement tout au long de l'affaire ne fut guère celui d'un héros... ou alors, faudra m'expliquer votre définition de ce terme, car personnellement, elle m'échappe complètement.-
- desmondLe 26/05/2022
bonjour Carla, le héros, ce n'est pas un surhomme qui se lève le matin en se disant "aujourd'hui, je sauve le monde". le héros, c'est un individu ordinaire face à une situation qui le dépasse. christian Ranucci n'a jamais voulu transiger, ni sur sa liberté, ni sur son honneur. le fait qu'il l'ai payé de sa vie lui confère sans le moindre doute le statut de héros. son comportement tout au long de l'affaire ? vous trouvez que ce n'est pas celui d'un héros. c'est votre droit. Il n'a pas fait le cinéma qu'on attendait de lui n'est-ce pas ? et le comportement de la police, des experts, etc... Et des témoins surtout : vous les trouvez héroïques sans doute ? reconnaissez au moins une chose, c'est le comportement de christian Ranucci au bout de cette affaire. il a marché courageusement vers la guillotine. certains lâches n'ont pas assumé son exécution.
-
- 2. ARGO Le 14/08/2019
A l'examen des faits, je trouve de plus en plus bizarres le déroulement des évènements. Comment couper ou casser des épineux à mains nus? Moi, je n'y arriverais pas ; j'entretiens un grand terrain, et il m'arrive de couper des ronces ou autres nuisibles végétaux, et même mes rosiers. Ce ne serait pas des piqûres, mais des écorchures voire des lacérations que le malheureux aurait eu sur les mains. Les témoignages varient fortement et se bonifient comme le bon vin au cours du temps : le paquet qui devient un enfant, les chuchotements de la petite fille perçus depuis la route avec un moteur qui tourne, les versions de l'accident contraires aux lois élémentaires de la physique. Le fait qu'il se soit caché dans la champignonnière ne prouve pas sa culpabilité : combien d'automobilistes commettent des délits de fuite pour fuir leurs responsabilités? Ils sont légion! Le pantalon? Foutaise , c'était une vieille frusque : moi aussi il m'arrive de m'essuyer les mains sur mon vieux pantalon de travail lorsque je bosse en plein air. Je me les essuies à la hauteur des poches et de la braguette On pourrait même y retrouver quelques taches de sang en cherchant bien. Le pull, lui, a pu être oublié par un ouvrier de la champignonnière! Quand au couteau, l'enfoncer avec le talon à plus de vingt centimètres, cela me semble impossible : il affleurera plus ou moins à la surface de la terre ou du compost ; à moins de creuser avec les mains et de se mettre du fumier plein les mains. Ranucci était propre quand il a demandé de l'aide pour sortir son véhicule. Et se laver les mains à l'essence quand on a les mains écorchés, bonsoir l'angoisse. De plus, paraît-il, il ne sentait pas le carburant. A-t-on retrouvé des empreintes dactyloscopiques de la fillette dans le véhicule? Du sang, puisque elle aurait pu être blessée dans l'accident.Avait-elle de hématomes sur le reste du corps. J'ai été victime de ce type d'accident, et je puis vous affirmer que j'avais des bleus un peu partout. Au cours de la reconstitution, on aurait dû lui demander de couper des épineux avec les mains, d'enfouir le couteau à coup de talon dans le compost, de vérifier si une voix est audible depuis la route en laissant un moteur tourner.Reconstituer même l'accident en faisant appel à des pros de la cascade. Restent les aveux ; on sait ce que ça vaut ; combien de personnes ont été reconnues innocentes après avoir avoué un crime? Voilà, je ne suis pas comme ceux qui affirment avec certitude que c'était lui l'assassin ; je ne prétends pas non plus le contraire. Mais tout m'interroge. -
- 3. GERMAIN Le 26/10/2014
Desmond:
"no est coupable quand on a pas demandé pardon !
ce serait pas plutôt l'inverse "
GERMAIN:
Je crois que vous avez quelques difficultés de lecture ou de compréhension. Vous avez une certaine facilité à faire dire à mes écrits ce qu'ils ne disent pas.
Je vous ai expliqué que Ranucci, s'il est coupable, comme je le crois, aurait dû aller à la guillotine en demandant pardon à la fillette, à son frère et à ses parents.
Si Ranucci était innocent, ce que je ne crois pas, il aurait dû aller à la guillotine en hurlant:
"C'est une erreur judiciaire, je n'ai pas tué la petite !"
Je vous en supplie, abandonnez ce "héros" qui vous décrédibilise.
Raucci n'a rien dit. Même pas ce "Réhabilitez-moi" que seul Lombard aurait entendu, alors qu'un silence de mort régnait aux Baumettes. -
- 4. GERMAIN Le 01/09/2014
Desmond:
"christian Ranucci est un héros car c'est un être pur."
GERMAIN
Vous insistez lourdement, mais c'est vrai que c'est votre marque de fabrique. Depuis quand les assassins d'enfants sont des héros ? Savez-vous au moins ce qu'est un héros, un vrai ? Il va vous falloir réviser sérieusement le sens des mots. N'avez-vous pas honte de continuer à dire que Ranucci est allé courageusement à une mort à laquelle il a grandement contribué par son attitude déplorable au procès. Son courage, il n'avait qu'une seule façon de le manifester: c'était en demandant pardon à la fillette et à sa famille pour tout le mal qu'il leur avait causé ! En ne le faisant pas, il confirmait la culpabilité que les jurés lui avaient votée.-
- desmondLe 01/09/2014
on est coupable quand on a pas demandé pardon ! ce serait pas plutôt l'inverse ?
-
- 5. GERMAIN Le 11/08/2014
DESMOND:
Christian Ranucci est un héros.
Un héros malgré lui
qui a défendu sans compromis
son honneur et sa liberté.
Et qui l'a payé au prix de sa vie.
GERMAIN:
Je crois que vous tombez dans l'exagération. En quoi un assassin pourrait-il être un héros ? Ranucci a été légalement condamné. Ce n'est pas un condamné à tort comme on voudrait le faire croire. Il n'a rien défendu du tout. Pendant son procès il a eu une conduite inqualifiable. Pas celle d'un héros. Ce qu'il a payé au prix de sa vie, c'est le meurtre de Marie-Dolorès, rien d'autre ! Quant à ses avocats, qui n'ont jamais cru à son innocence, ils ont bien eu du mal à le défendre. Combien de fois ont-ils rencontré leur client en deux ans ? Demandez-vous pourquoi. Pour terminer, je vous engage à réserver le terme de héros qui meurt pour son honneur et sa liberté à ceux qui méritent vraiment ce titre et dont on voit les stèles rappelant leur martyr, le long des routes, à savoir LES RESISTANTS !-
- desmondLe 11/08/2014
christian Ranucci est un héros car c'est un être pur. A l'époque on se révoltait au nom de Che Guevarra, contre l'autorité et la société de consommation, en affrontant les CRS dans les manifs. Combien parmi eux sont maintenant gentillement rangés, profitent de leur confort matériel et jouissent de leur petit pouvoir comme leurs avaient appris leurs leaders gauchpat' de l'époque. Christian Ranucci a affronté l'autorité judiciaire avec une fougue qui si elle était téméraire n'en était pas moins légitime. Il est resté pur car il a payé de sa vie cette révolte. Il n'a pas suivi un mouvement pour être dans le coup mais a pris son destin en main sûr de son bon droit et croyant à l’intelligence de la justice de son pays. Son courage s'est révélé jusqu'à la mort. Il est surement à la hauteur de certains résistants, qui pour certains se sont engagé par suivisme, goût de l'aventure ou inconscience du danger. ça n'en fait pas moins des héros une fois qu'il sont morts. mais vous faites bien germain de faire le tri en citant ceux dans la stèle est en bord de route. Car les courageux résistants derrière leur micro de la BBC criant : "battez-vous bandes de lâches !" ce souvent eux qui eurent droit aux honneurs avant tous les autres.
Ajouter un commentaire