* le support

quand le signe ( - ) associé au rhésus peut tout changer

Le courage 05Dans l'affaire Ranucci, il y a 2 manières de d'analyser le sang :

le pantalon et le couteau.

 

A-t-on fait le bon choix ?

 

 

 

Le support 02le choix

 

Pourquoi aller chercher le sang sur le pantalon ?

Il y en aurait aussi ( parait-il ) sur le couteau.

Le pantalon ou le couteau ?

S'il faut choisir pour une analyse en laboratoire, lequel des deux est le plus intéressant ...

 

C'est le couteau bien sûr !

 

Les tâches de sang sur un pantalon ? Les avocats peuvent toujours invoquer une blessure passée. D’ailleurs, ces taches sont concentrées sous la poche droite. Difficile d’imaginer que cette trace trop compacte puisse provenir du tranchage d’une carotide.

 

On évoquera bien plus tard un accident de mobylette. Pas celui 4 ans auparavant sur les routes de l'Isère. Mais un autre accident plus récent, qui aurait eu lieu juste avant que christian Ranucci n’obtienne sa voiture. A priori, un saignement de nez pourrait coller avec l’impact sur le pantalon. Bien plus crédible qu'un coup de couteau porté à la gorge de la victime.

 

Mais si le couteau comporte réellement des taches de sang, on ne pourra pas faire "le coup du pantalon". Difficile de faire croire que le propriétaire s’est blessé lui-même !

 

 

 

Le support 03priorité

 

Pour les experts comme pour tout profane, le choix est évident.

C'est le cran d'arrêt qui doit être analysé en priorité. Pour ne pas dire en exclusivité.

Mais ce couteau trouvé à la champignonnière va rejoindre le lot des pierres trouvées 1 km plus loin près du cadavre. L'ensemble est confié à un laboratoire qui en ressort un compte-rendu d'analyse commun. Quel gâchis ! Le résultat est  inexploitable.

 

Allez comprendre pourquoi, mais c’est le pantalon qui a droit à une analyse distincte en laboratoire. Un froc retrouvé dans la voiture selon les enquêteurs. Quoi qu'il traînait plutôt dans le garage d'après la mère de christian Ranucci. Qui dit vrai ?

Espérons seulement que le laboratoire qui reçoit ce pantalon nous en apprenne plus sur la tache retrouvée dessus.

 

 

 

Le support 04technique

 

En 1974, on n'en est pas encore à l’identification ADN.

Celle qu’on appelle, en y mettant de la prudence, « la reine des preuves ».

On ne dispose pas non plus du « bluestar ». Ce liquide est pulvérisé sur les lieux de crime. Dans l’obscurité, des lumières fluorescentes révèlent les plus infimes traces de sang. Il existe l'ancêtre du blesstar, le "luminol" mais bien moins efficace et d'un effet momentané.

En 1974, on travaille surtout avec la poudre magnétique pour trouver des empreintes. Et le sang n’est détecté que sur des objets confiés à des laboratoires.

 

Pour la poudre à relever les empreintes digitales, ça ne marche bien que sur les surfaces dures et lisses, comme le verre ou le métal.

Le couteau, c'est le support idéal pour réaliser des relevés. Sauf qu’on ne cherche pas des empreintes, mais du sang. Un support métallique : c'est ce qu'il de mieux pour un prélèvement d'hématies coagulées. Le procès-verbal de saisie parle bien de « taches brunâtres ressemblant à du sang ». Il n’y aura qu’à récupérer le dépôt sur la lame.

Pourtant, on préfère quand même s’intéresser aux particules coincées entre les mailles du pantalon. On se demande bien pourquoi …

 

 

 

Le support 053e option

 

Il y a un autre scellé taché de sang : les pierres.

Mais encore faut-il le savoir.

Car on a omis de le faire préciser à christian Ranucci dans les aveux qu’on lui a fait signer. A lire le compte-rendu d'interrogatoire, il n'y a que le couteau qui aurait servi à tuer la victime.

Mais les pierres retrouvées près du corps sont prises dans la nature. Elles ne peuvent pas accuser directement christian Ranucci comme ce serait le cas avec son couteau.

Le pantalon n'a qu'une qualité à titre d'objet d'étude : c'est bien le sien. C'est déjà une certitude intéressante, comparé au fameux "pull-over rouge".

 

Le pantalon part au labo pour expertise. Mais est-ce son sang ou celui de la petite marie-dolorès ? Le rapport d’analyse apporte des éléments supposés décisifs.

 

 

 

Le support 06la révélation

 

Un rhésus sur du tissus ?

Il est aujourd’hui parfaitement possible de le déterminer, en plus du groupe sanguin.

Même sur un tissu très ancien. Voir même très, très ancien.

 

Ainsi, on a pu déterminer le groupe, ainsi que le rhésus sur la tunique de Turin, et aussi celle d’Argenteuil. Ceux qui voient dans l'une et l'autre de ces tuniques un vêtement porté par Jésus-Christ apprennent alors qu’il était du groupe AB+.

La nouvelle divise les fidèles. Certain s’en réjouissent car avec un individu exceptionnel ne peut avoir qu’un groupe sanguin rare (seulement 3% de la population mondiale).

D’autres au contraire déplorent qu’il ne soit pas 0-. Quel dommage que le messie ne soit pas « donneur universel » !

Que ces tissus aient été portés ou non par jésus de Nazareth, l’expertise montre en tout cas que l’on peut très bien retrouver le groupe sanguin au même titre que le rhésus sur un support textile.

 

 

 

Les contraintes 5appréciation

 

20 ans plus tard, un témoignage déplore l'absence de rhésus.

Il émane d'un collègue de l'ingénieur qui a rendu le rapport incomplet sur la tache de sang.

"Je ne comprends pas cette omission" nous dit simplement le docteur Vuillet. "C'est pourtant quelqu'un de rigoureux dans son travail".

Et comme par une lapalissade de rajouter : "si le rhésus n'a pas été déterminé, c'est que ce n'était pas possible".

 

On veut bien croire que travail a été réalisé par une personne "de grande rigueur professionnelle" comme le dit le docteur Vuillet. on s'étonne seulement que dans ce cas, son rapport ne mentionne aucune explication sur cet oubli impardonnable.

 

 

 

Le parloir 13conclusion

 

Sans le moindre doute, il était plus intéressant d'analyser ce que l'on a pris pour du sang sur le couteau.

Faut-il croire que le laboratoire de police scientifique de Marseille aimait la difficulté ?

Ils ont préféré s'intéresser au pantalon.

Le résultat ou plutôt son absence, signe un échec. Et il serait même plus juste de parler de double fiasco. Car ni l'une ni l'autre des deux pièces à conviction, le couteau comme le pantalon, n'apporte l'information élémentaire : à savoir de qui provenait ce sang.

 

 

 

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