la folie

christian Ranucci pouvait-il être fou ?

La folie 2christian Ranucci avait été déclaré sain d'esprit par les médecins.

Mais quand les actes qu'on lui attribue perdent de leur cohérence, certains le décrètent fou pour en faire un coupable.

 

 

 

La folie 3bonne cause-rie

 

Pour faire endosser à christian Ranucci le costume de coupable, certains n'ont guère de scrupule à le classer dérangé mentalement.

Cynisme ? 

C'est au contraire leur manière bien à eux d'afficher leur "humanisme". Un subterfuge grossier qui leur permet d'avancer que le supplicié méritait des circonstances atténuantes.

 

Il en est ainsi de l'ancien commissaire jean-louis Vincent. Toujours prompte à rappeler son opposition à la peine de mort.

Beau joueur, il va même jusqu'à affirmer que ses adversaires, les tenants de l'innocence, ont œuvré pour "la bonne cause".  La noble cause : c'est par cette appellation que dans une émission télévisée de 2018, il dénomme ce que fut le combat pour l'abolition.

 

Le réalisateur françois-xavier Bonnot n'en dit pas moins. Même discours dans un autre débat en 2011, qui portait précisément sur la peine de mort.

Pour lui, il le dit, "christian Ranucci souffrait d'un disfonctionnement mental". En revanche, il se montre fort prudent, et même franchement évasif, sur la nature de ce dérèglement.

Tout juste se borne-t-il à évoquer une double personnalité qui aurait déstabilisé le condamné. Est par conséquent avancé un trouble dissociatif de l'identité. Cela remonterait, toujours selon françois-xavier Bonnot à un traumatisme : avoir vu durant son enfance sa mère frappée par son père à l'arme blanche.

Mais le documentaire qu'il consacre à l'affaire laisse s'exprimer des personnages bien plus catégoriques. Et les avis les plus affirmés viennent de deux policiers. L'un a participé à l'enquête, et l'autre a mené ses propres investigations. Le premier s'appelle pierre Grivel, le second à écrit sur le sujet : gérard Bouladou.

 

 

 

La folie 4propos bancal

 

Dans son documentaire, françois-xavier Bonnot laisse parler pierre Grivel, présent à l'interrogatoire et la recontitution.

le policier à la retraite glisse cette réplique déconcertante :

« c’était pas un truand, ni  un voyou.

C’était un pédophile …  pas vicieux ».

???

Pédophile sans être vicieux : voilà une catégorie inédite !

 

 

 

 La folie 5l’avis des experts

 

12 médecins ou  psychiatres ont examiné christian Ranucci à la prison des Baumettes.

Aucun ne l’a identifié comme atteint de dérèglement mental.

De ce fait, il a été déclaré accessible à la comparution devant la justice.

 

De même, christian Ranucci n’a pas été réformé. Il vient juste de terminer son service militaire. Aucune affectation mentale d’aucune sorte n’est alors décelée. 

On a bien fait parler quelques camarades de contingent qui ne semblent guère l'apprécier. Pour autant, aucun n'a évoqué de quelconques "bizarreries".

 

 

 

 La folie 6le  commercial

 

Christian Ranucci n'a rien d'un excentrique.

Il est voyageur de commerce.

Un métier où l’on soigne son apparence.

Et on quitte les lieux en laissant sa carte de visite.

D'ailleurs, en matière d'apparence  le pull-over rouge trop grand est paradoxal. Le style classique du moment veut que les vêtements se portent volontiers étriqués. On comprend que ce pull soit écarté de l’enquête.

 

En revanche, dans le crime qu'on lui attribue, la rigueur du commercial ne colle pas au faits.

Il est supposé quitter sa voiture sur le bas côté avec l’enfant, laissant derrière lui une plaque d’immatriculation bien visible.

Vu que l'enquête affirme qu’il y a des témoins, laisser à leur vue les numéros de sa plaque, c’est comme leur laisser sa carte de visite sur le pare-brise. Pour la police, ce sera un jeu d'enfant de le retrouver.

Si encore la voiture avait été volée. Ou bien qu'une fausse plaque d’immatriculation soit posée. On peut alors se permettre cette évidence devant des témoins. Mais pas de voiture volée ni de fausse plaque dans cette affaire.

 

Dès ce stade, les conclusions de l’enquête sont déjà bien difficiles à croire. Mais on doit en plus imaginer qu’il est allé assassiner la fillette sur la colline, s'éloignant sous le regard de témoins. Témoins dont il ne pourrait pas ignorer la présence, puisque ces derniers affirment qu'ils auraient dialogué avec lui.

 

Devant cette accumulation d’incohérences, les partisans de la culpabilité sont contraints de sortir l’argument qui les arrange : Ranucci a soudain été pris de folie. C'est le fameux "raptus criminel" cher à gérard Bouladou.

 

 

 

 La folie 7usage

 

On peut le lire au chapitre le couteau : le cran d’arrêt n’a pu servir qu’à couper des branches.

Pour cette raison, christian Ranucci n’a aucune méfiance à reconnaître que c’est bien le sien.

Les partisans de la culpabilité réfutent bien évidement ce seul usage. Pour eux le couteau retrouvé dans un tas de tourbe à la champignonnière est forcément l’arme du crime.

Comment se fait-il alors que christian Ranucci en revendique sans honte la propriété ?

Pierre Grivel qui l'accompagne à la reconstitution donne une explication a priori inédite. Tout aussi insolite que la catégorie "pédophile pas vicieux" dont le terme est de sa paternité.

Le prisonnier a qui il est menotté sur les lieux de la champignonnière présenterait, à en croire ses propos, un psychisme qui l'empêche de contrôler ses paroles de manière responsable.

 

"Il a dit :

"Je l'ai mis là."

Comme s'il était fier d'avoir mis son couteau là.

Comme un enfant qui allait retrouver son bien, son jouet.

C'est moi qui l'ai mis là. Et personne n'ira me le prendre."

 

On le comprend, le policier nous dépeint christian Ranucci comme un être immature. Pourtant, là non plus, aucun des 12 experts médicaux n'a relevé cette forme de retard intellectuel. Pas plus que ne l'on constaté ses anciennes petites amies.

 

 

 

La folie 8ambivalence

"trouble dissociatif", "immaturité", "phase de raptus" :

des dérangements psychiques suffiraient à certains pour expliquer les zones d’ombres de l’enquête.

 

A l'opposé, des témoins qui ont dit tout et son contraire sont considérés comme des personnes parfaitement intègres. Le paquet qui se transforme en enfant et qui finit par parler, cela tient pourtant du surnaturel.

A moins tout simplement que le couple de témoins ait été influencé dans leurs dépositions multiples. Un coup de pouce des enquêteurs peut-être.

 

Mais que penser des déclarations de christian Ranucci ?

Une garde à vue de 17 heures, face aux mêmes enquêteurs visiblement ...« convaincants ».

N’aurait-on pas réussi encore plus surement à lui faire avouer n’importe quoi ?

 

 

 

22 le procesle procès

 

"Aux assises, il était complètement absent.

Ce n'est pas lui qu'on jugeait.

Il était là comme un touriste. ça ne le concernait pas."

 

L'observateur qui donne cette description de christan Ranucci n'est autre que le policier pierre Grivel.

Un accusé dans un box qui n'a pas l'air de comprendre ce qu'il fait là. S'il ne se sent pas concerné : à moins de jouer un rôle, ça sent le non lieu.

Mais Pas pour pierre Grivel ! Pour lui c'est un signe de trouble dissociatif. Il y voit la confirmation de la folie !

 

 

 

Le culpabiliste 10 minconclusion

 

La folie peut expliquer des incohérences dans une action criminelle.

Cela reste  concevable pour un marginal. On l'imagine moins facilement pour un voyageur de commerce propre sur lui.

 

Et surtout, on peine à croire qu'un prétendu manque de logique puisse perdurer au-delà des actes. Quand par exemple le suspect ne cherche pas à nier être le propriétaire du couteau retrouvé près de la champignonnière. Un coupable réfuterait avoir possédé cette pièce à conviction. Alors si christian Ranucci reconnait ce couteau, il est parfaitement cohérent, ... tout comme s'exprimerait un d'innocent.

 

Christian Ranucci avait bien la tête sur les épaules. Mais d'autres en ont décidé autrement.

 

 

 

 

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Commentaires

  • GERMAIN
    • 1. GERMAIN Le 10/05/2014
    Desmond:Comme à chaque fois les accusateurs sortent la même rengaine : il est fou un point c’est tout !
    Vous vous méprenez. Jamais les culpabilistes ont dit cela. C'est tout le contraire. Ranucci est normalement intelligent sauf que confronté à une situation imprévue et dangereuse pour lui (être vu en compagnie d'une enfant qui n'est pas sa fille), il a perdu les pédales, comme on dit familièrement, ou péter les plombs, si vous préférez.
    Le meurtre de Marie-Dolorès n'était pas prévu dans son scénario.
    Sans l'accident de La Pomme, la fillette serait peut-être vivante. Mais je ne m'avancerai pas davantage sur ce terrain aussi boueux que celui de la champignonnière.
    Après le crime, Ranucci a paré au plus pressé: cacher rapidement le corps (ne soyez pas impressionné par le m3 d'argeras, il est fortement exagéré par un gendarme voulant justifier qu'il avait fallu beaucoup de temps pour découvrir le corps)-se débarrasser du couteau- puis trouver un endroit discret afin de réparer la roue et réfléchir à la suite des évènements. Aucune place dans ce timing pour s'évanouir ou s'endormir.
    Non, que ce soit au cours de ses aveux, ou dans son récapitulatif, Ranucci montre qu'il est parfaitement équilibré et surtout très malin. Dommage (pour lui) qu'il n'ait pas eu cette attitude au procès et qu'il se soit conduit de façon ignoble: à ce moment, c'est sûr, dans le déni le plus total, il a eu un comportement suicidaire.
  • TC
    • 2. TC Le 21/01/2014
    Monsieur, votre réflexion a le mérite d'être posée.
    Or vous considérez que la personne ayant commis le double crime était obligatoirement folle. Les études diverses et variées montrent qu'un acte de nature pédophile peut être commise par quelqu'un de parfaitement sain sous un comportement pulsionnel.
    J'aurais presque envie de vous citer le cas d'un Vice Président du FMI...
    L'absence totale d'empathie de Ranucci pour la victime et pourquoi pas son désordre parental (privé du père) sont des manifestations ou des causes possibles.
    Vous affirmez que les Aubert ont changé d'avis parce que vous l'avez lu ainsi dans le Pull Over Rouge. Or creusez et vous vous rendrez compte que jamais les Aubert n'ont changé de témoignage. Un rapport émis par un tiers, un gendarme, a effectivement évoqué un paquet, mais c'est un rapport de la visite des Aubert rendu le lendemain de la déclaration des Aubert.
    Beaucoup de choses reposent sur cette idée reçue fausse.
    En creusant voire en faisant preuve de logique vous verrez aussi que ce sont des ormeaux que Ranucci dit avoir coupé pour mettre sous sa voiture et non des ronces ou épineux ce qui vous en conviendrez aurait été curieux sous des roues. Les blessures que ranucci a aux mains ne peuvent pas avoir été causées par des ormeaux, mais effectivement par des ronces... Les mêmes que celles effectivement ayant recouvert le corps. Hors ranucci lui même dans sa défense improbable n'a jamais nié s'être blessé sur les lieux. A vous d'en déduire ce qu'il convient.
    Même si vous ne me croyez pas, peut être admettrez vous que ranucci n'a tout de même pas coupé des épines pour mettre sous ses roues ??
    Dans ce que vous alléguez sur le choix de ranucci de se débarrasser de MDR la où ceci fut fait plutôt que dans la champignonnière, n'ommettez pas quye ranucci est dans une logique de fuite et qu'il ne connait pas les endroits, comment voulez vous qu'il fasse un choix alors qu'il est dans une notion d'urgence ??
    Enfin une déposition de Mr martinez le jour du meurtre à 13h donne la plaque de ranucci, comment pourriez vous alléguer qu'on a pu suggérer aux témoins un numéro ??
    • desmond
      • desmondLe 24/01/2014
      Bonjour thomas, Faire un parallèle entre la malheureuse victime de l’affaire du pull-over rouge et nafissatou Diallo du Sofitel de new-york me laisse pantois … En revanche pour les autres thèmes que vous abordez, je veux bien répondre point par point. 1 – tel père tel fils Pour autant que je sache, le père de christian Ranucci n’a jamais été accusé de pédophilie ou de quelconque attirance équivoque pour les enfants. Reste la violence. Que ce soit dans toute sa scolarité ou son service militaire, personne n’a fait état d’une potentielle violence de christian Ranucci. Cette observation est attestée par les camarades d’école comme les enseignants, par ses collègues appelés comme les gradés. Les jeune-femmes qui l’ont connu intimement ont confirmé son caractère pacifique. Peut-être est-ce (au contraire de vos propos) l’absence du père qui l’a préservé de tendances violentes. 2 – le témoignage évolutif Le témoignage du lieu du crime a-t-il connu des transformations ? Ça n’a pas finit en 1974 ! En 2004, le même témoin affirme que christian Ranucci en escaladant la colline avec la petite fille lui aurait carrément lancé : « C’est bon, je reviens ! ». A en croire ce nouvelle affirmation, il aurait tout aussi bien pu crier : « Occupez-vous de noter mon numéro d’immatriculation, je m’occupe d’assassiner la fillette ! » 3 – les mains écorchées Quand des mains ont passé plus de 2 à 3 heures à : - redresser une jante - couper des branches - placer les branches avec des cailloux sous les pneus de sa voiture alors dans ce cas, les mains sont forcément écorchées. Surtout quand ce sont les mains d’un homme de 20 ans, des mains de voyageur de commerce plus habituées à remplir des bons de commande ou tenir un volant. On n’a pas besoin de ces ronces et de ces épineux pour que ces mains soient écorchées. 4 – l’élimination du couteau plutôt que le pantalon Quand vous dites thomas que l’élimination des objets ne relève d’aucune logique, je vous rejoins parfaitement. C’est pour cette raison que j’affirme que le couteau n’a pas été dissimulé mais oublié, et que le pantalon ne porte pas le sang de la victime. Vu sous cet angle, tout parait bien plus cohérent. 5 – la plaque d’immatriculation Que prouve le numéro d’immatriculation qu’a obtenu le conducteur accidenté ? Que c’est bien cette voiture qui lui est rentré dedans. Le reste relève d’un témoignage abordé plus haut au point 2. Comme à chaque fois, comme vous le voyez thomas, les indices induisent la suspicion, mais leurs mises en corrélation l’évanouissent.

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