* Portier de nuit : le contexte

 

Cas de conscience bis 01 min 1  le scandale

   est passé

 

  le soufre reste

 

 

 

  

 

Cas de conscience bis 02scénario

 

Comme toute histoire qui sent le soufre, celle-ci commence dans un cadre plutôt agréable.

En l'occurrence un hôtel de bon standing, à Vienne, à la fin des années 50.

 

A bon standing, gens plaisants. Une jeune bourgeoises aux manières galantes  débarque en cet endroit avec son mari. Cette femme vient pour la semaine du festival lyrique. Elle reconnait instantanément l’homme qui les accueille à la réception. Personnage central, il justifie le titre donné au film : portier de nuit.

 

Une scène que l'on devine être un flash back nous présente cet employé de l'hôtel dans l'uniforme nazi. On pressent que la jeune femme a côtoyé cet homme dans un camp. On imagine qu’elle lui doit la vie. Peut-elle le dénoncer ?

 

L’histoire serait trop simple si elle ne se déroulerait pas à Viennes, la ville de la psychanalyse. Car les souvenirs que réveille cette rencontre font également remonter à la surface des pulsions enfuies. Dans les rapports bourreau à victime du camp de concentration est née une idylle logiquement sado-masochiste. Et une psychologie malheureusement réaliste amène les deux anciens amants à se retrouver pour revivre cette passion puissamment malsaine.

 

 

 

Cas de conscience bis 03 min 1  polémique

 

 

A l’époque de la sortie du film, les associations d’anciens combattants et de déportés s’en émeuvent. 

Cette production jugée racoleuse mêle nazisme et sexualité.

 

Aujourd’hui la sacralisation du génocide et une forme d’hygiénisme moral que l’on dénomme couramment « bien-pensance » seraient aussi promptes à dénoncer cette combinaison perçue comme outrancière.

 

Mais dès les lendemains de la guerre, une loi du silence s'imposait, au sein des associations de déporté. Dans la fédération hollandaise, à titre d'exemple, la simple évocation des bordels dans les camps pouvait être un motif d'exclusion.

 

Au milieu des années 1970, "Portier de nuit" n’est pas le seul film a jouer sur un tel registre de provocation pour remplir les salles. Sauf que celui-ci, outre d’employer des acteurs connus (charlotte Rampling et Dick Bogart), s’autorise une scène des plus crues.

 

 

 

Cas de conscience bis 04 min 1bravade

 

 

Dans les années 70, les films évoquant le monde concentrationnaire sont rares. Pas de « liste Schindler » ni de « fils de Saul ».

L’œuvre de référence reste « Nuit et brouillard » d’alain Resnais, documentaire rassemblant des archives.

 

Arrive le film de la réalisatrice italienne liliana Cavani.

 

Elle met en scène un « revier », soit dans le langage des camps  de concentration une infirmerie qui fait plutôt office de mouroir.  La vision pourrait passer pour une dénonciation de la barbarie nazie, si elle n’offrait en 1er plan la vue d’un acte de sodomie.

 

Le but est bien sûr de placer « le gimmick » comme on disait à l’époque. L'outrecuidance de la scène doit faire parler, et donc assurer la promotion du film.

 

Mais il serait mensonger ou réducteur de cantonner le film à un simple exercice de style de nature à choquer les bonnes mœurs. Sinon il n’aurait pas traversé les années avec une ressortie restaurée en 2012. Ce que n’ont jamais connu les autres films qui se risquèrent dans ce créneau provocateur.

 

Cas de conscience bis 05 min 1La diffusion à la télévision française sera la toute dernière à afficher le mythique « carré blanc », qui était en fait un petit rectangle en incrustation en coin d’écran.

 

Aujourd’hui le film est devenu culte.

L'œuvre reste toujours aussi dérangeante, tout en présentant un esthétisme fascinant, précurseur du vidéo-clip.

 

 

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