* l'hospitalisation

quand le signe ( - ) associé au rhésus peut tout changer

L hospitalisation 01le 21 mars 1970, christian Ranucci est renversé par une voiture

 

cet accident aurait pu lui sauver la vie

 

 

 

L hospitalisation 02escapade

 

21 mars 1970. 1er jour de printemps.

Un samedi qui donne l'envie d'aller se balader. Un adolescent sillonne à mobylette sur les routes de l'Isère.

Ce cyclomotoriste n'est autre que Christian Ranucci. Il est alors âgé de 16 ans. L'adolescent réside avec sa mère à saint Jean de Moirans, une commune de 1.500 habitants. La bourgade est connue pour avoir vu naître les fameux skis Rossignols.

 

Le ski est est à l'origine de nombreuses chutes. La mobylette aussi. Christian Ranucci est renversée par une voiture.  Son dos et sa tête heurtent le sol. Heureusement, il est rapidement transporté à l'hôpital de Voiron Ce n'est pas très loin.

 

 

 

la prisL hospitalisation 03e de sang

 

Christian Ranucci connait la ville de Voiron.

Et pour cause : il y va chaque jour au lycée.

Cette fois, c'est l'hôpital qui le reçoit. Il est placé en observation pour ses blessures.

Faut-il l'opérer ?

Dans le cas d'un intervention chirurgicale,  Il faudra prévoir la poche de sang de secours. Et au préalable, on doit déterminer le groupe sanguin.

La commune de Voiron dispose d'une officine d'analyse : le laboratoire Massot.

Les résultats reviennent rapidement. Ils réservent une surprise plutôt "négative" : groupe A rhésus négatif. L hospitalisation 04

Avoir à disposition du A- n'est pas mince affaire. Il n'y a que 7% de la population française à faire partie de ce groupe sanguin.

Heureusement, le groupe O rhésus négatif est compatible avec A Rh-. Mais là non plus, ils ne sont pas bien nombreux : à peine 6%.

Si on n'a pas de poche de sang de l'un des 2 groupes en réserve, il faudra chercher dans les fichiers un donneur disponible. En derniers recours, il faudra demander le concours de  l'hôpital de Grenoble.

 

 

 

L hospitalisation 05rémission

 

Finalement, tout s'arrange.

Le séjour de christian Ranucci à l'hôpital de Voiron se passe uniquement en service d'observation. En 1 semaine, il est remis de ses blessures. Plus de peur que de mal.

 

4 ans plus tard, la situation est tout autre. Si les policiers et les juges s'aventuraient à reprendre le langage des médecins, ils pourraient dire que "le pronostic vital est engagé". Chrisitan Ranucci n'est pas encore un condamné à mort en sursis. Mais son sort peut tenir à une tache de sang sur un de ses pantalons.

Donc, passons à l'année 1974.

 

 

 

L hospitalisation 06identification

 

1974 : christian Ranucci à maintenant 20 ans.

Il ne vit plus à montagne, mais sur la côte d'azur. Il ne roule plus à mobylette mais vient d'avoir une voiture.

Une chose n'a pas changé : il roule toujours trop vite.

En ce début de juin, il vient à peine de recevoir sa Peugeot 304. Elle remplace une mobylette avec laquelle il a ( encore ! ) fait une chute. Sans gravité cette fois-ci.

 

Ce qui est grave en revanche, c'est qu'il se retrouve inculpé de meurtre. Une tache de sang retrouvé sur un de ses pantalons à son domicile pourrait bien l'en accuser. Sauf que son groupe sanguin, ce groupe rare comme on l'a vu, pourrait aussi l'innocenter. Si l'on prouve qu'il s'agit de son propre sang.

 

L hospitalisation 8

 

 

L hospitalisation 08expertise

 

Marseille a son laboratoire de police scientifique.

On lui confie les expertises sanguines.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, on ne détermine pas pour christian Ranucci son groupe sanguin complet. En tout cas, pas avec le rhésus.

Le laboratoire, pourtant agréé par les services judiciaires, se contente de fournir la catégorie : groupe A. Groupe A pour le suspect, groupe A pour la victime, et groupe A pour la tache sur le pantalon. Le rhésus qui pourrait départager, échappe de manière inexpliquée à l'investigation.

La tache, trop compact, ne ressemble guère aux éclaboussures laissées par le tranchage d'une jugulaire. Et pourtant, l'investigation ne vas pas plus loin. Ainsi, on reste dans un status quo effarant.

 

 

 

L hospitalisation 09argument médiatique

 

8 mars 1976 : veille du procès.

Maître Lombard à convoqué les journalistes. L'avocat peine à les convaincre du risque d'erreur judiciaire.

Si les arguments ne font pas mouche, des analyses biologiques sérieuses auraient pu changer la donne. Le défenseur, en prévision d'un lendemain crucial, avait alors toutes les chances de pouvoir lancer :

« et le fait que le sang sur le pantalon,

 ce n'est pas celui de la victime,

ça ne vous trouble pas ? »

Dans ce cas, nul doute qu'il aurait été bien mieux écouté.

Car rien de plus efficace qu'un fait concret pour servi d’amorce à faire exploser l’accusation.

 

 

 

Le parloir 13conclusion

 

« négatif ! » 

 

Voilà l’unique mot que lance christian Ranucci à son confesseur quelques minutes avant d’être exécuté.

Négatif comme son rhésus : il prononce sans le savoir le mot clef qui pouvait lui éviter l'issue fatale.

 

L'accident de la route en Isère aurait pu coûter la vie à christian Ranucci. Mais l’hospitalisation qui en découle est à même de la lui sauver 4 ans plus tard.

Que révélait la prise de sang de 1970 ? Un rhésus permettant d'établir si la tache sur son pantalon en 1974 vient de lui, ou d'une tierce personne.

Probabilité de le déterminer : 5 sur 6 !

Le rhésus est absent du rapport d'expertise du laboratoire de Marseille.

Alors on est en droit de se poser la question :

une découverte ne collant pas aux conclusions de l'enquête aurait-elle été écartée ?

 

 

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